Saint-Bruno : Tecnar s’installe au Texas
En pleine guerre tarifaire, Tecnar Automation ouvrira une filiale américaine à Houston, au Texas. Le siège social de l’entreprise demeure toutefois à Saint-Bruno-de-Montarville.
« Ça va nous permettre d’éviter 60 à 65 % de la barrière tarifaire », estime le président de Tecnar, Alexandre Nadeau.
« La pire décision, ce serait de tourner le dos aux États-Unis. » – Alexandre Nadeau
Tecnar conçoit, développe, fabrique et commercialise des capteurs avancés pour la surveillance et le contrôle des processus industriels. Fondée en 1989 comme entreprise dérivée du Conseil national de recherches du Canada, Tecnar s’est depuis diversifiée en quatre divisions hautement spécialisées. Le soudage automatisé de tuyaux, la projection thermique et à froid, la spectroscopie induite par laser (LIBS), de même que les lasers ultrasons.
Bientôt au Texas
« C’est quelque chose qui revenait dans nos discussions, ouvrir une filiale américaine », explique Alexandre Nadeau.
Ainsi, les hauts dirigeants de Tecnar sont allés magasiner les locaux disponibles chez nos voisins du Sud. « Nous avons visité sept entrepôts. Nous avons retenu trois coups de coeur. En ce moment, nous sommes à négocier pour une bâtisse à Houston, au Texas. D’ici quelques jours, le bail devrait être signé », affirme-t-il. Le journal a appris que le bail a été signé vendredi dernier.
Le centre de démonstration qui s’établira là-bas permettra de réaliser de la formation aux opérations, de l’assemblage et des ventes, entre autres. Alexandre Nadeau voit ce changement comme une opportunité. « Pour les hommes d’affaires, ce serait une grave erreur de ne plus considérer les États-Unis, croit-il. Dans pareille circonstance, un entrepreneur ne peut pas se rabattre sur l’émotivité. C’est un match d’échecs et il doit avancer. »
Des affaires avec les Américains
Actuellement, Tecnar exporte ses produits à 100 % ou presque. Ses ventes sont réalisées à près de 60 % en sol américain. Pour Alexandre Nadeau, le marché américain reste le plus important sur la planète, « et de loin ». Selon lui, le boycottage des biens de consommation provenant des États-Unis n’est pas une bonne idée. « Je crois que les gens devraient toujours acheter les biens qui répondent le plus à leurs besoins, tout simplement. C’est la seule façon d’encourager la vraie compétitivité dans les entreprises, peu importe d’où elles viennent. La frustration publique, je la comprends, et c’est compréhensible. Mais ce n’est pas la solution, selon moi. Je préfère la réconciliation que les représailles. L’économie américaine est très forte et sera en forte croissance pour les 20 prochaines années. La pire décision, ce serait de tourner le dos aux États-Unis », croit Alexandre Nadeau.
Toutefois, il est aussi d’avis que c’est important de s’internationaliser. Tecnar fait affaire avec l’Asie, l’Europe, le Moyen-Orient.
« Nos initiatives en Europe et au Moyen-Orient sont assez importantes. Il faut se divertir pour mieux investir. C’est une excellente chose pour le long terme », insiste celui qui discute aussi avec les Saoudiens et qui s’apprête à ouvrir un bureau au Moyen-Orient.
L’avenir de Tecnar Saint-Bruno
Quand on lui demande si la mission de Tecnar Saint-Bruno risque de perdre des plumes avec cette implantation aux États-Unis, le principal intéressé répond qu’au contraire, la tournure des événements « risque d’accélérer les affaires à Saint-Bruno ».
Rappelons qu’à l’automne 2023, après plus de 20 ans à exercer ses activités sur la rue Hocquart, à Saint-Bruno, Tecnar déménageait dans de nouveaux locaux, au bout de la rue Marie-Victorin. Un nouveau départ. « Nous avons aménagé ici il y a 18 mois. Nous sommes passés de 50 à 70 employés. Notre business va bien. Nous prévoyons déjà un agrandissement de 13 000 pi2 de la bâtisse. »
Ainsi, depuis le 2 avril, nous savons que pour le Canada, la situation ne change pas. Les tarifs de 25 % annoncés précédemment, sur l’acier et l’aluminium, sur les pièces d’auto non conformes à l’ACEUM et sur les importations non conformes à l’ACEUM, vont demeurer. Du moins pour l’instant.