Saint-Bruno: soixante-dix ans d’histoire à l’Académie des Sacrés-Cœurs

Au cours des 70 dernières années, l’Académie des Sacrés-Coeurs s’est transformée. 

Les chambres autrefois utilisées pour loger les religieuses sont aujourd’hui des classes. Où se situe aujourd’hui la bibliothèque, c’était, à une certaine époque, un dortoir. Le chalet construit pour une école d’ébénisterie sur le terrain de l’Académie, puis légué aux religieuses, sert aujourd’hui de salle multifonction où des élèves ont reçu dernièrement un mycologue.

Après 70 ans, Pascale Hyppolite, directrice générale de l’établissement, témoigne que malgré la modernisation de ce dernier, il y a encore beaucoup de valeurs qui restent ancrées dans les murs et la nature de ce fleuron de l’éducation.

D’abord située à Chambly, en 1955, l’école primaire catholique française pouvant accueillir des garçons et des filles pensionnaires est victime d’un violent incendie, qui force les religieuses à trouver un nouveau site afin de poursuivre leur projet éducatif.

Le terrain trouvé en façade du mont Saint-Bruno, par sa proximité avec la nature, convient avec la vocation d’autrefois, soit d’enseigner aux élèves dans un environnement où ils peuvent être à l’extérieur et travailler la terre. Encore aujourd’hui, cette dimension nature est exploitée dans les apprentissages et dans les valeurs de l’établissement. « C’est une belle continuité en 1955 et aujourd’hui, cette valeur et l’importance accordée à la nature », précise Mme Hyppolite.

Apprendre concrètement

Quotidiennement, les élèves passent au moins une heure par jour à l’extérieur. Sur le terrain de l’école, plusieurs classes nature sont à la disponibilité du personnel enseignant. « On souhaite que la nature soit en lien avec les objectifs pédagogiques », mentionne-t-elle. 

Selon le niveau, certains apprentissages s’effectuent par le potager. « Ce projet, même s’il demande beaucoup de temps et d’investissement, colle tellement bien aux besoins », explique la directrice générale. L’une des connaissances enseignées grâce à ce potager, c’est l’agriculture des « Trois Sœurs », un notion en lien avec l’histoire des peuples autochtones. 

De pensionnat à académie

L’Académie des Sacrés-Coeurs, jusqu’en 2013, portait le nom de Pensionnat des Sacrés-Coeurs. Jusqu’en 2008, certains élèves y étaient pensionnaires et jusqu’en 2001, des religieuses vivaient toujours dans l’école. La sœur Anita Beauregard, qui visite encore l’Académie quelques fois par année, est la dernière à y avoir habité. Elle était l’une des cuisinières. En 1998, devant une décroissance de la relève religieuse, les Sœurs du Sacré-Cœur décident de passer le flambeau à une corporation laïque (OSBL). « Je suis encore en contact avec des religieuses de notre communauté d’origine, dont sœur Marthe Duhaime et sœur Anita Beauregard », raconte Mme Hyppolite, qui travaille au sein de l’établissement depuis la fin des années 1990. Ce qui est frappant pour elle, c’est l’intérêt que les jeunes accordent aux deux sœurs lorsqu’elles les visitent.

« Ils ont toujours beaucoup de questions », mentionne-t-elle en riant. 

Célébrer le personnel

De cette époque, des vestiges restent un peu partout dans les corridors de l’endroit. Un moyen de rappeler aux élèves l’histoire de leur école. Juste en face du bureau de la directrice, une chute à linge antique, aujourd’hui désuète, est toujours installée dans le mur. L’Académie accorde une importance à garder ces éléments lors des travaux. « Le bâtiment a 70 ans. C’est un défi de tout rénover, mais c’est essentiel pour le garder longtemps », explique Mme Hyppolite, alors que des travaux sont toujours en cours et que d’autres projets sont à venir.

Pour souligner le 70e anniversaire, des photos d’époque, publiées sur les médias sociaux, permettent de rendre hommage à l’histoire de l’Académie. Une vidéo dédiée au personnel a été tournée pour souligner son apport dans l’histoire de l’établissement. « Notre personnel, c’est l’âme et la vie de l’école », précise Mme Hyppolite. Une autre vidéo sera réalisée cette année, sur l’histoire de l’endroit, avec une religieuse, une retraitée, une enseignante comptant plusieurs années d’expérience et la directrice elle-même. En parallèle, l’équipe met actuellement sur pied une activité incitant à poser 70 gestes de bienveillance pour marquer cet anniversaire.

L’année scolaire 2025-26 en sera donc une de célébration, avec les 750 élèves qui fréquentent l’Académie et les 105 membres du personnel.