Saint-Bruno s s’oppose à l’adoption du projet de loi 106
Les élus de Saint-Bruno ont récemment adopté un projet de résolution pour demander à l’Union des municipalités du Québec (UMQ) de rejeter le projet de loi 106 et en exiger le retrait.
Cette résolution demande également aux dirigeants de l’UMQ de dénoncer les méthodes antidémocratiques du gouvernement et d’organiser une vaste campagne d’information et de mobilisation auprès des municipalités membres en vue d’obtenir le soutien du monde municipal québécois contre ce projet de loi.
Pour la conseillère municipale Isabelle Bérubé, qui siège au comité consultatif en environnement, cette loi est inacceptable : « Elle repose sur une vieille loi qui n’a pas été révisée en profondeur. »
Elle poursuit en soutenant que le projet de loi 106 donne entièrement le droit à des compagnies pétrolières de faire de l’exploration sur nos territoires et d’exproprier les propriétaires des lieux si du gaz de schiste y est découvert. « Actuellement, deux entreprises, Petrolympic et Ressources & Energie Squatex, disposent de permis de recherche de réservoir souterrain sur le territoire de Saint-Bruno. »
L’UMQ ne s’oppose pas entièrement au projet de loi. Elle trouve toutefois essentiel que les gouvernements de proximité soient associés à la mise en oeuvre de la politique énergétique et que leurs pouvoirs en aménagement aient préséance sur la loi encadrant les hydrocarbures.
« Actuellement, deux entreprises disposent de permis de recherche de réservoir souterrain sur le territoire de Saint-Bruno. » – Isabelle Bérubé
La mairesse de Sainte-Julie et ex-présidente de l’UMQ, Suzanne Roy, est en accord avec la position de l’UMQ : « Il faut mieux encadrer les choses et respecter les communautés locales. Il est aussi important de protéger notre eau potable. »
Pour elle, il est essentiel de s’éloigner le plus possible des combustibles fossiles. Elle se veut toutefois réaliste : « D’ici à ce que nous ayons au moins 30 % des véhicules au Québec qui soient électriques, il va falloir du temps. En attendant d’en arriver là, nous n’avons pas le choix de continuer à consommer du pétrole et autres gaz. »
Dans un communiqué de presse émis il y a quelques semaines, l’UMQ se dit très préoccupée par la protection des sources d’eau potable. Elle croit que l’avenir de l’exploitation des ressources naturelles passe par la fin de la préséance des lois les encadrant sur la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme. « Nous souhaitons que le législateur prenne la mesure de cette importante question et accepte de modifier certaines dispositions législatives d’une autre époque, basées prioritairement sur l’exploitation de ressources naturelles », indique le président actuel de l’UMQ, Bernard Sévigny.
L’UMQ souhaite également que certaines dispositions introduites dans la nouvelle Loi sur les mines, adoptée en 2013, se retrouvent dans la Loi sur les hydrocarbures. « Ainsi, les municipalités devraient pouvoir délimiter, à l’intérieur des schémas d’aménagement, des territoires incompatibles avec les activités d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures. Elles pourraient en conséquence protéger à long terme leurs périmètres d’urbanisation qui sont susceptibles d’être compromis par les impacts des activités d’exploration ou d’exploitation des hydrocarbures », poursuit le président.