Saint-Bruno: pour un meilleur accès des infrastructures municipales

Entre le 1^er et le 7 juin, le Québec met en avant l’intégration pour les personnes handicapées. L’occasion pour la Ville de Saint-Bruno de renouveler son plan 2022-2025, visant à un meilleur accès des infrastructures municipales pour les personnes atteintes d’un handicap.

Un texte de Leila Bacqué

C’est une nouveauté qui attend les Montarvillois. D’ici fin 2027, début 2028, le complexe sportif, en projet depuis 2017, devrait être à 94 % accessible pour les personnes handicapées. « Ce sera le plus accessible du Québec, mais aussi l’un des plus accessibles au Canada », se réjouit Louise Dion, conseillère du district 1 – Des explorateurs.

Plus d’accès

Selon les chiffres du gouvernement provincial, 21 % des Québécois ont un handicap, dont 5 200 sont à Saint-Bruno, selon Mme Dion. C’est à la suite d’une politique provinciale que la Ville s’est dotée d’un Plan 2022-2025 afin de faciliter l’intégration des personnes handicapées. « Ce plan d’inclusion compte 36 mesures concrètes pour l’intégration, par exemple l’obligation de respecter les mesures de handicap lors de rénovations de bâtiments », explique Louise Dion. Parmi ces mesures, on peut retrouver des salles d’hygiène plus adaptées aux personnes handicapées, un site Web adapté aux personnes malvoyantes, des tablettes spéciales pour les malentendants, des fauteuils pour les jeux d’eau en été ou encore des lugiglaces pour l’hiver.

« Comme autres projets, nous avons également développé des trousses sensorielles pour permettre aux enfants de gérer leurs émotions, nous avons aussi mis en place une cabine acoustique à la bibliothèque », continue Louise Dion.

Établi depuis quelques années, ce plan d’inclusion a été rendu possible grâce à un comité de l’intégration aux personnes handicapées. Parmi les onze membres du comité, on compte une élue (Louise Dion), trois citoyens de Saint-Bruno et sept organismes spécialisés, notamment les Amis Soleils, association gérée par Audrey-Ann Cholette. « Les Amis Soleils sont reconnus depuis 1999 et ils accueillent tout type de déficience intellectuelle, commence la directrice. On ne fait pas de discrimination de diagnostic, le seul critère que l’on n’accepte pas, c’est sur le plan des comportements violents. » En collaboration avec la Ville, les Amis Soleils aident au développement à l’accès aux personnes handicapées. « Depuis le début de ce plan, la Ville est un soutien précieux aux Amis Soleils, elle nous soutient financièrement, nous prête ses locaux, comme le centre communautaire ou la piscine », continue-t-elle. Présents à l’école Albert-Schweitzer, les membres des Amis Soleils ont pu bénéficier d’un parc de jeu adapté. « En plus de l’école, on a aussi vu le centre communautaire rénové, avec des toilettes adaptées, en sachant que nous y sommes tous les jours de la semaine du mardi au vendredi », décrit Audrey-Ann Cholette.

Des citoyens investis

Si le comité d’intégration des personnes handicapées de la Ville compte trois citoyens, Louise Dion rappelle l’importance de l’avis des Montarvillois avant certaines décisions. « Nous organisons souvent des marches exploratoires avec les Montarvillois afin qu’ils nous donnent leurs avis ou même des idées, déclare Louise Dion. Puis, nous nous entourons de plus en plus de spécialistes qui nous font des recommandations pour certaines infrastructures. » En plus des Montarvillois, les commerçants et le personnel de la municipalité sont sensibilisés à l’intégration et à l’accès des personnes handicapées. « Nous possédons un comité commerçant afin de permettre plus d’accès dans les restaurants, les commerces etc. Par exemple, le personnel de la bibliothèque est formé à l’accueil des personnes handicapées », assure Mme Dion.

Pour Louise Dion, cette semaine était l’occasion de « mettre en avant les personnes handicapées et de montrer qu’elles peuvent apporter à la société ». Aux Amis Soleils, l’heure était à la fête, puisque le 6 juin dernier, le groupe des 21 ans et plus s’est produit au Centre Marcel-Dulude. « Dans le cadre du programme Audacieux, donc cette tranche d’âge, ils avaient monté un spectacle de théâtre, danse et chant, explique Audrey-Ann Cholette. Ils avaient tout fait de A à Z. Ils avaient construit leur décor et leurs costumes. Ils étaient sur le projet depuis près d’un an. »

Tout nouveau depuis cette année, le programme Audacieux est un service de jour destiné aux personnes handicapées de 21 et plus. « Le but est d’alimenter leurs acquis, décrit-elle. Nous avons un volet stage pour leur permettre d’intégrer un milieu professionnel. Par exemple, cette année, nous avons collaboré avec le RONA de Saint-Hyacinthe, qui a accueilli trois de nos participants. » Parmi leurs tâches, les trois stagiaires ont pu faire du placement de produit, vérifier les prix ou encore construire des cabanes d’oiseaux. « Nous sommes avec eux sur place et ce stage leur permet de vivre l’expérience et de comprendre un peu le marché du travail », conclut Audrey-Ann Cholette.