Saint-Bruno: la réputation des établissements scolaires de la région

L’école secondaire du Mont-Bruno se retrouve parmi plusieurs écoles privées et programmes sélectifs dans la région, un environnement qui peut nuire à sa réputation.

Selon Isabelle Plante, professeure au Département de didactique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), la réputation négative d’une école publique est un problème fréquent dans un système scolaire à trois vitesses. Ce concept est défini par les trois strates du système d’éducation québécois : les classes ordinaires, les programmes sélectifs et les écoles privées.

Si cette stratification n’est pas très marquante au primaire, où la grande majorité des élèves québécois fréquentent leur école de quartier qui est publique, la réalité est tout autre au secondaire, où les trois vitesses cohabitent. « Dans les milieux où la clientèle n’est pas assez grande pour y avoir une école privée, tous les élèves fréquentent la même polyvalente et ça ne pose pas de problème », explique Mme Plante, pour qui l’établissement scolaire n’est pas à lui seul responsable de la réussite des élèves. Il s’agirait plutôt d’un phénomène multifactoriel.

Discours du parent

Pour la professeure au Département de didactique, le discours d’un parent sur le lieu de fréquentation de son enfant en dit long sur son implication. « Le fait qu’un parent ne souhaite pas envoyer son enfant dans un tel milieu scolaire reflète souvent qu’il accorde de l’importance à la valeur de l’éducation et son implication est quelque chose de positif », explique-t-elle. Toutefois, si l’enfant n’est pas admis, il pourrait percevoir son école comme un établissement de second ordre qui ne correspond pas aux attentes. 

Robert D’Aquila, directeur de l’école secondaire Mont-Bruno, remarque que les parents ont une belle collaboration avec le personnel même lorsque l’établissement scolaire n’était pas leur premier choix. « Après un certain temps, les parents réalisent que c’était un bon choix, que leur enfant est à la bonne place », mentionne-t-il.

À chacun sa place

La spécialiste précise que parmi les autres facteurs de réussite et de motivation, il y a le milieu. « Lorsqu’un élève est jumelé avec des jeunes plus forts, ça le tire vers le haut. L’inverse est aussi vrai », explique-t-elle. Une situation qui marque des disparités entre les strates du système d’éducation. « Les élèves qui fréquentent le public sont généralement plus faibles que ceux qui vont dans les programmes sélectifs ou dans le privé », mentionne-t-elle.

90 % C’est le taux de réussite, dans les délais prescrits par le gouvernement, des jeunes qui fréquentent les programmes sélectifs ou les écoles privées.

Pour le directeur de l’école secondaire Mont-Bruno, chaque jeune qui fréquente son établissement trouve sa place. « J’ai des artistes qui s’en vont dans les arts, j’ai des sportifs qui vont dans les sports et mes scientifiques s’en vont vers les sciences. Tout le monde, en principe, trouve une chaise qui est confortable pour eux et qui favorise l’apprentissage et la réussite des élèves. »

Taux de réussite

Une situation qui alarme la professeure, c’est le taux de réussite scolaire dans les temps requis par le ministère.

« C’est environ un jeune sur deux qui termine ses études secondaires au public dans les délais prescrits par le gouvernement, contre plus de 90 % dans les programmes sélectifs et dans une école privée. Ces données montrent bien que la clientèle scolaire est bien différente selon les milieux et les programmes. »