Saint-Bruno achète le 91-93, chemin De La Rabastalière Est
La Municipalité de Saint-Bruno-de-Montarville a obtenu une entente de transaction et quittance pour mettre fin au litige qui l’opposait à Investissement BPP dans le dossier du 91-93, chemin De La Rabastalière Est. L’entente prévoit l’achat des deux lots pour une somme de 2 375 000 $.
« C’est la réalisation de trois engagements électoraux en un », commente le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, Ludovic Grisé Farand.
Brendan O’Dowd prudent
De son côté, le président d’Investissement BPP, Brendan O’Dowd, que le journal Les Versants a contacté, dit vouloir « attendre que tout soit signé avant de commenter », idéalement « d’ici une semaine ou deux, maximum ».
En entrevue, le maire Grisé Farand confirme qu’il n’y a pas encore eu de rencontre chez le notaire.
« Un bloc de cinq étages viendrait changer le charme patrimonial du chemin De La Rabastalière. Il n’y en aura pas. » – Ludovic Grisé Farand
Selon ce dernier, le montant déboursé par la Ville serait réparti, d’une part, de 1 900 000 $ pour la portion de la valeur marchande et d’une autre tranche de 475 000 $ en indemnités. « C’est une très bonne entente et une bonne nouvelle. Tout le monde est gagnant-gagnant », ajoute le premier magistrat.
Le litige entre la Ville et Investissement BPP s’était amorcé en 2021. Rappelons que les propriétés bâties sur ces terrains avaient fait l’objet d’une demande de démolition afin d’y construire un immeuble de 19 logements sur 5 étages. La demande avait été refusée par le comité de démolition en novembre 2021.
Trois dans un
« Avec la fin de ce litige, nous préservons une maison de valeur patrimoniale, nous réglons une poursuite qui aurait été plus coûteuse si nous avions été jusqu’au bout, puis nous contribuons à conserver le cachet du centre-ville de Saint-Bruno », précise Ludovic Grisé Farand.
La maison du 91, chemin De La Rabastalière Est demeure. Ce n’est pas le cas de la résidence du 93, chemin De La Rabastalière Est, qui sera « fort probablement démolie. Un bloc de cinq étages viendrait changer le charme patrimonial du chemin De La Rabastalière. Il n’y en aura pas », ajoute le premier magistrat.
L’opposition réagit
Pour le conseiller municipal indépendant du district 5, Louis Mercier, dire que l’on fait l’acquisition de ces propriétés sans endettement additionnel est trompeur. « Dans les faits, la Ville emprunte ou empruntera à l’avenir pour des biens qui ont un horizon temporel plus court, comme on le fait actuellement pour du matériel informatique et des progiciels à courte durée de vie utile », explique M. Mercier, qui se dit d’accord avec la transaction. Mais l’élu signale cependant que le règlement s’effectue « à un fort prix par rapport à l’évaluation foncière de ces deux propriétés qui totalisent exactement 900 000 $ ». Il poursuit. « Régler cette transaction au comptant est une erreur. On sollicite les fonds propres de la Ville plutôt que d’adosser cette acquisition à un règlement d’emprunt conséquent, selon de sains principes comptables. » Selon lui, l’absence de règlement d’emprunt a été faite à pur escient pour soustraire cette transaction d’un mouvement citoyen qui aurait pu bloquer le règlement d’emprunt.
Quant au conseiller du district 2, Vincent Fortier, il souhaite que cette « acquisition à fort prix » permette à la Municipalité de redonner l’espace aux Montarvillois pour un usage communautaire. « Les organismes communautaires manquent de locaux. On le sait tous et on connaît les besoins depuis 2015. Le plan d’urbanisme du centre-ville prévoit d’ailleurs la mise en place de tels locaux et le conseil doit maintenant en faire une priorité », avance M. Fortier.
Opportunité pour le parc Rabastalière
Ludovic Grisé Farand évoque une opportunité intéressante. Selon lui, ce n’est pas tous les jours que Saint-Bruno-de-Montarville a l’occasion d’agrandir le parc Rabastalière. Avec l’acquisition des lots du 91-93 (une superficie totale de près de 24 000 pi2), chemin De La Rabastalière Est, c’est ce que le conseil municipal semble vouloir privilégier. Seule une clôture sépare les demeures et le parc. Plusieurs arbres matures entourent le terrain. Les citoyens seront consultés pour recueillir des idées sur la vocation éventuelle du site.
« Les besoins sont grands à Saint-Bruno sur les plans culturel, communautaire et sportif. Nous amorcerons une réflexion sur la vocation future de ce site et les citoyens seront consultés ultérieurement », poursuit Ludovic Grisé Farand, qui parle d’un projet qui pourrait voir le jour au deuxième mandat.