Saint-Basile : une visite chez Northvolt
Le journal Les Versants a visité, le 10 décembre, le chantier de Northvolt Six à Saint-Basile-le-Grand.
« Nous souhaitions tenir cette visite de chantier avant de conclure les travaux pour 2024 et terminer l’année », annonce la porte-parole de Northvolt Amérique du Nord, Emmanuelle Rouillard-Moreau.
Plus ou moins 12 mois plus tard
Le 9 janvier 2024, Northvolt obtenait les autorisations pour amorcer les travaux préparatoires sur son terrain, notamment avec l’abattage d’arbres. Avec cette visite, le 10 décembre, presque une année a passé. « On arrive sur le chantier 12 mois plus tard ou presque, jour pour jour. Beaucoup de choses ont été faites. On a beaucoup progressé. Northvolt est un dossier qui a été aussi assez médiatisé. C’était important aussi de venir montrer tout le travail qui a été réalisé depuis par nos équipes », mentionne Emmanuelle Rouillard-Moreau.
Au départ, une trentaine d’employés occupaient des fonctions pour Northvolt. Aujourd’hui, ils sont quelque 150 travailleurs. Puis dès 2025, ce sont 1000 individus qui pourraient travailler pour le volet québécois de l’entreprise suédoise.
Cette semaine, le site sera mis en pause hivernale. Seules quelques activités seront effectuées.
Progression des travaux
Ainsi, l’excavation du sol pour le premier bâtiment est complétée. Le « complexe technologique » sera construit sur la portion du terrain qui est à Saint-Basile-le-Grand. L’excavation s’est aussi poursuivie dans les autres zones du site. Le nivellement du sol et l’installation des inclusions rigides se poursuivront jusqu’à la fin du mois de décembre. « Ensuite, le chantier sera mis en pause comme prévu, pendant l’hiver, afin d’assurer une transition planifiée vers la phase suivante, qui consiste à couler les fondations des bâtiments et à effectuer l’érection du premier complexe », explique-t-elle. Dans les bureaux de Northvolt, du côté de McMasterville, la conception et l’ingénierie continueront à se peaufiner pour les trois composants du complexe : l’usine de cellules, l’usine de matière active de cathodes et l’usine de recyclage. « Rien n’est arrêté complètement. Même pendant la pause, des ingénieurs seront au boulot pour la conception. C’est sur le site que ce sera moins actif », nous dit-on lors de cette visite.
Selon Northvolt, plus de 115 000 m3 de terre ont été excavés, soit 5 terrains de football. « Les sols qui ont été excavés depuis le chantier sont conformes. C’était de la terre A-B à faible niveau de contamination pour un usage résidentiel. Il y avait aussi un peu de terre de catégorie C-D (usage industriel) », répond la porte-parole.
Plus tard, à la reprise des travaux, d’autres portions de sol seront excavées. Or, des permis seront nécessaires. « Northvolt a besoin de 12 autorisations. Elle en a reçu deux jusqu’à maintenant. »
Plus de 5500 inclusions rigides ont été installées afin de stabiliser les sols. À la fin, ce sont 7000 pieux d’insertion rigide qui seront plantés dans un sol argileux. L’accès au chantier nous a aussi permis de constater que l’équivalent d’un kilomètre de canalisations avaient été enfouies dans le sol. Pendant les travaux, d’anciennes canalisations de la CIL ont été trouvées. De vieilles briques ont aussi été exhumées. « Il restait quelques vestiges. »
Après la pause hivernale, au printemps, l’érection du premier bâtiment s’amorcera. L’édifice aura une hauteur de 40 mètres. Mais ce ne serait pas la bâtisse la plus visible du complexe. « Nos locaux administratifs le seront, puisqu’ils seront situés plus près de la sortie », précise la jeune femme.
Le pont Jacques-Cartier en acier
Pour revenir à ce bâtiment qui commencerait à sortir de terre en 2025, 14 000 tonnes d’acier seront nécessaires pour sa construction. « En comparaison, le pont Jacques-Cartier totalise 15 600 tonnes d’acier. Alors, c’est l’équivalent du pont Jacques-Cartier, ou presque, que l’on vient bâtir ici », affirme Mme Rouillard-Moreau.
Cependant, des éléments sont à prendre en compte avant la reprise des travaux. On parle de la température pour la coulée de béton, mais surtout de la restructuration de l’entreprise, qui connaît des difficultés. Le mot restructuration a d’ailleurs été répété à quelques reprises lors de la visite. En entrevue, Mme Rouillard-Moreau évoque le deuxième trimestre de 2025 pour la suite des choses à propos de l’avenir de Northvolt.