Saint-Basile: une Grandbasiloise célèbre ses 100 ans
Édith Lebel, une résidente de Saint-Basile-le-Grand, a célébré son 100e anniversaire, le dimanche 17 novembre dernier. Rencontrée par le journal Les Versants lors de cette occasion spéciale, Mme Lebel admet avoir vécu toute une vie au cours des cent dernières années.
Originaire du Nouveau-Brunswick, Mme Lebel a quitté le nid familial à 16 ans pour rejoindre sa sœur qui habitait Montréal. C’était dans les années 40. Elle travaillait alors pour l’American Can, un fabricant de boîtes de conserve. D’autres femmes, comme elle, travaillaient au sein de la compagnie. Toutefois, Édith Lebel faisait un métier d’homme : elle était soudeuse.
« Je suis allée voir Tony (l’un des patrons), pis je lui ai montré que j’étais capable de faire pareil comme les hommes. Je le faisais même mieux qu’eux », raconte-t-elle, le sourire aux lèvres. Son exploit ne s’arrête pas là; elle recevait aussi le même salaire qu’un soudeur.
Elle a d’ailleurs toujours travaillé, même une fois mariée ou avec des enfants. Elle a occupé un poste de « food checker » à l’hôtel Reine Élizabeth. Puis, elle est devenue responsable de la billetterie à La Ronde après son ouverture en 1967. Pour obtenir ce poste à temps plein l’été, elle devait travailler les fins de semaine à l’aquarium durant l’année.
Des deuils difficiles
À la fin de la guerre, en 1945, elle a retrouvé un jeune homme qu’elle a connu à la petite école au Nouveau-Brunswick et ils se sont mariés en 1946, à l’âge de 21 ans. Il avait quitté pour la guerre à l’âge de 16 ans, après avoir menti à l’armée, qui demandait de jeunes hommes âgés d’au moins 18 ans. Les deux amoureux ne s’étaient pas oubliés, même que lui, qui allait devenir son mari, lui envoyait des lettres lorsqu’il était dépêché à l’étranger. Ensemble, ils ont eu deux enfants, Paul et Danielle. Leur garçon, né en 1950, est décédé à l’âge de 50 ans. Une grande tristesse pour Mme Lebel, qui a fait le deuil de cinq grossesses entre la naissance de ses deux enfants. « J’ai fait cinq fausses couches en 13 ans. Mon plus beau souvenir, c’est quand j’ai eu ma fille » raconte-t-elle, toujours émue de ce passage marquant de sa vie.
Plusieurs passions
Édith Lebel, décrite par ses proches comme étant une femme avec une attitude toujours positive, a donné beaucoup de son temps à des organismes de la Rive-Sud. Elle a d’ailleurs été présidente du Club de l’âge d’or, elle s’impliquait au sein de la Légion royale canadienne et elle a participé, pendant des années, à une ligue de quilles.
Sa passion pour les quilles n’était pas la seule. Cette femme adorait le ski de fond et la couture, et elle s’adonne toujours au tricot. « Elle a tricoté un bas de Noël pour tous ses petits-enfants et tous ses arrière-petits-enfants », raconte sa fille Danielle.
« Quand j’habitais à Montréal, je montais au huitième étage du Centre Eaton pour aller voir les belles robes. Je redescendais et je traversais au magasin de tissus, juste en face, pour acheter les tissus qu’il me fallait pour reproduire ces robes à la maison » raconte Mme Lebel, qui dessinait elle-même ses propres patrons.
Arrivée en 2021 à la résidence La Maison Dauphinelle, Édith Lebel a rapidement pris goût aux activités proposées, comme le bingo ou le chapelet. Pour souligner ses 100 ans, les résidents ont partagé un repas avec Édith Lebel. Un accordéoniste faisait chanter la foule en proposant des classiques tels que La vie en rose, d’Édith Piaf, et J’ai un amour qui ne veut pas mourir, de Renée Martel et Paul Daraîche.
Après que les résidents lui ont chanté un joyeux anniversaire, Mme Lebel, le sourire aux lèvres, a mentionné :
« Cent ans et toutes mes dents! Mes vraies, en plus! »