Saint-Basile: un livre-o-thon pour offrir un livre à un détenu

Après le lancement de son premier recueil de poésie, Rampe de changement, un ouvrage personnel, Emmanuel Hyppolite tiendra un livre-o-thon à l’objectif philanthropique d’offrir un livre à un détenu.

Pour chaque exemplaire acheté du 9 au 13 juin, le slameur grandbasilois remettra son livre à un détenu. « Lorsque j’ai lancé l’idée à l’un de mes amis, qui est aussi aumônier dans une prison, il m’a tout de suite confirmé la pertinence de ma démarche. La lecture entre les murs d’une prison est une denrée rare », explique l’auteur, qui avait cette idée d’écrire un livre depuis plusieurs années.

Modèle de discipline

C’est toutefois à la suite d’une blessure physique qu’il a trouvé le moteur de l’histoire qu’il souhaite diffuser. S’il se veut à la fois intime dans ses poèmes, l’artiste avance que le propos peut se transposer à une multitude de blessures. « Ça se veut un recul sur différentes blessures. »

Rédigés dans un moment de sa vie où il a décidé de faire un 180 degrés, certains poèmes sont issus d’un genre de journal de bord qui évolue de l’indiscipline à la maîtrise de soi. Pendant deux ans, Emmanuel a pondu cet ouvrage pour émerger d’un tourbillon émotionnel, dans le but d’en sortir plus discipliné. Au passage, l’auteur a pu prendre un pas de recul sur son enfance.

« Un de mes grands modèles de discipline, ça a toujours été ma mère, monoparentale », mentionne l’auteur. Dès les premières pages, Emmanuel retourne vite dans ses souvenirs marqués par la discipline qu’il adoptait lorsqu’il était enfant pour faire face aux défis et réaliser ses rêves. 

L’œuvre est décrite comme le journal poétique d’une transformation de l’indiscipline à la maîtrise de soi. L’auteur souhaite que ses lecteurs remettent en question certaines habitudes afin d’atteindre leurs objectifs. L’ouvrage est publié sur le site Internet emmanuelhyppolite.ca. 

Servir une cause

Les différentes créations d’Emmanuel, tant comme slameur que comme écrivain, ont pour but d’être communautaires. « Je ne veux pas faire de l’art pour faire de l’art. Je veux qu’il serve à une cause, à aider des milieux plus défavorisés, un milieu dont je suis moi-même issu », explique-t-il.

L’an dernier, c’est dans les écoles défavorisées qu’Emmanuel a fait œuvre utile en offrant des ateliers de slam aux jeunes. Cette fois-ci, il a choisi le milieu carcéral, un univers qu’il connaît de près. Lui-même ayant évité de peu, à une certaine époque, la prison, il connaît plusieurs personnes incarcérées. « Ce sont des gens qui ont des blessures, qui ont commis des erreurs. » Tout comme lui l’a vécu dans son parcours, il souhaite que la lecture de son ouvrage offre un accompagnement dans l’atteinte des objectifs du lecteur.