Saint-Basile réfléchit à son plan d’intervention

Transport ferroviaire de matières dangereuses

Avec la catastrophe survenue à Lac-Mégantic, les municipalités desservies par le transport ferroviaire de matières dangereuses sont plus craintives. Alors que sa voisine, Saint-Bruno, est maintenant munie d’un plan d’intervention en cas d’incident, la Ville de Saint-Basile, elle, travaille toujours sur le dossier. Selon le directeur général, Jean-Marie Beaupré, le manque d’information provenant du Canadien National (CN), entre autres, retarderait le processus.

M. Beaupré estime que les municipalités sont quelque peu laissées dans le néant du fait qu’elles ne sont pas informées régulièrement des matières dangereuses qui circulent sur leur territoire. « Comme le CN n’est pas tenu de nous fournir la liste, ceci ne nous permet pas de bien nous préparer en cas d’urgence, puisque nous ne savons pas ce qu’il y a dans les wagons, soutient-il. L’entreprise pourrait, par exemple, mettre en place un système de courriel nous informant de ce qui transite fréquemment. En cas d’urgence, nous ne savons pas quelles matières se trouvent dans les wagons. »

« Des procédures sont en place pour que les élus municipaux et les services d’urgence locaux sachent quels types de matières dangereuses transitent par leur municipalité, afin qu’ils soient prêts à réagir si un incident survient », de mentionner Louis-Antoine Paquin, directeur aux affaires publiques et gouvernementales au CN.

La Ville est toujours à revoir son plan d’intervention en cas de force majeure. « Nous sommes en train de magasiner un logiciel de sécurité civile afin d’être mieux préparés, mais on travaille en fonction des éléments que l’on connaît… »

M. Paquin assure, de son côté, que des équipes du CN sont prêtes à intervenir rapidement quand urgence il y a. « Comme les équipes savent les matières qui sont transportées, elles sont en mesure d’intervenir convenablement sur le terrain et de travailler en collaboration avec les services locaux. »

Lorsque la liste des matières connaît une mise à jour sur les types de produits transportés, les municipalités sont informées. Toutefois, si des modifications sont apportées à la quantité de wagons transités, aucune information n’est communiquée; ce qui explique que la liste obtenue par le journal date de 2008.

Des milliers de wagons

La dernière liste de matières dangereuses passant sur le territoire de Saint-Basile, que la Ville détient, daterait d’il y a huit ans. Si l’on sait qu’à Saint-Bruno, plus de 28 700 wagons transportant des « marchandises dangereuses identifiées » circulent sur la voie ferrée chaque année, l’on peut alors déduire qu’il en passe autant à Saint-Basile.

Plus exactement, environ 15 314 wagons viennent de Montréal, et les 13 456 autres, de Saint-Hyacinthe. En voici la liste : l’ammoniac (217 wagons), le peroxyde d’hydrogène (550), les pesticides (6), l’hydrosulfure de sodium (37), le dioxyde de souffre (1 105), l’acide sulfurique (4 130), le styrène (316), le chlore (6 625) et le propane (2 228).

En soutien aux victimes de la tragédie de Lac-Mégantic, la Ville de Saint-Basile versera 5 000 $ au fonds Tragédie/Lac Mégantic 2013 de l’UMQ.