Saint-Basile permet jusqu’à trois poules dans la cour
La Ville de Saint-Basile-le-Grand souhaite réglementer la garde de poules pondeuses en milieu résidentiel sur son territoire. Le conseil municipal a présenté un avis de motion d’un règlement sur le contrôle des animaux lors de l’assemblée du 4 avril.
À Saint-Basile, la poule pondeuse deviendra un animal domestique.
« Est considérée comme un animal domestique la poule pondeuse urbaine au sens du projet-pilote mis en place par le règlement n° 1188 relatif à la garde de poules pondeuses », peut-on lire dans le règlement n° 1172-1.
« Depuis le début de la pandémie, ces demandes se sont accentuées, passant de deux ou trois par année avant, à une quinzaine depuis. » – Yves Lessard
Les élus ont aussi présenté en avis de motion un règlement relatif à la garde de poules pondeuses urbaines. Le projet-pilote que la Ville veut mettre en place en ce sens serait en vigueur pour une période de deux ans jusqu’au 1er avril 2024. Celui-ci permet d’avoir un enclos extérieur, un poulailler et deux ou trois poules pondeuses pour les propriétaires de maisons unifamiliales isolées. Les bêtes doivent être âgées de plus de quatre mois. Le coq est interdit.
Le règlement sera adopté à l’assemblée du 2 mai prochain.
Projet-pilote
En entrevue avec Les Versants, le maire de Saint-Basile, Yves Lessard, mentionne que l’implantation de ce projet-pilote répond à une demande de plus en plus forte de la population. « Il y avait des demandes récurrentes qui nous étaient adressées depuis quelques années. Depuis le début de la pandémie, ces demandes se sont accentuées, passant de deux ou trois par année avant, à une quinzaine depuis », explique M. Lessard.
Le règlement stipule aussi que les poules doivent être gardées en permanence à l’intérieur d’un poulailler comportant un enclos grillagé de manière à ce qu’elles ne puissent en sortir librement. Les bêtes ne doivent pas être gardées en cage, mais peuvent circuler dans le poulailler et l’enclos. Un permis de construction alloué par la Ville est requis pour ériger le poulailler et l’enclos extérieur.
Puisqu’il s’agit d’un projet-pilote, la Municipalité sera plus tolérante au cours des deux prochaines années concernant la réglementation sur les matériaux. « Nul besoin d’effectuer une finition complète et finale. Ça pourra être du contreplaqué temporaire initialement, mais ultimement, si l’on décide de rendre le projet permanent, il y aura lieu de finaliser la construction du poulailler pour répondre aux normes de construction », précise le conseiller municipal responsable des dossiers Aménagement, urbanisme, immeubles et génie, Martin Leprohon. L’élu du district 2 souligne que la Ville sera ouverte aux commentaires et aux suggestions « puisqu’il s’agit d’un projet-pilote ».
La pratique est déjà effective dans plusieurs municipalités au Québec. À Saint-Bruno, les poules urbaines sont autorisées, sous certaines conditions, depuis 2017. Parmi celles-ci, le nombre maximal de volailles est fixé à trois par habitation et les poules pondeuses sont autorisées aux seules fins de récolter des œufs. C’est le cas aussi à Saint-Basile, qui interdit la vente des œufs, de la viande et du fumier de poule.
Entretien et responsabilités
Yves Lessard rappelle que l’expérience d’élever des poules à la maison relève de la capacité et de l’habileté des gens à les entretenir. « Il y a des citoyens qui ont déjà leur poulailler et qui ramassent leurs œufs chaque jour. Ces gens sont capables d’en assurer l’entretien. Ce n’est pas permis [auparavant], mais si c’est fait de façon discrète et que les voisins ne les dénoncent pas… il ne faut pas que ça devienne une nuisance. »
Pour M. Lessard, ce phénomène est aussi l’occasion d’initier les enfants à l’école de la vie. « Pour les petites familles, ça apprend aux plus jeunes à connaître les animaux au-delà du chien et du chat. C’est aussi une ouverture sur la provenance de la nourriture de base. Les petits vont chercher les œufs chaque matin. Puis il y a une relation qui s’installe avec les poules; elles ont chacune leur personnalité », illustre celui qui possède déjà des poules sur sa ferme de Saint-Théodore-d’Acton.
M. Lessard a grandi sur une ferme, puis il s’occupe de poules encore aujourd’hui. Selon lui, garder ces volailles chez soi devient un mode de vie. « C’est quelque chose d’intéressant et d’instructif, même pour les adultes! »
Quand on lui demande pourquoi le projet-pilote pourrait ne pas être renouvelé au-delà du 1er avril 2024, il répond qu’aucun laxisme ne sera toléré. « On est aussi soucieux du bien-être et du confort de l’animal, ainsi que de la tolérance des voisins. Il ne faut pas que ça nuise. Si chacun néglige ses poules… on verra! »
Sur le site Internet du gouvernement du Québec, on apprend qu’il y a un engouement pour l’aménagement de poulaillers en milieu urbain. Si l’élevage de poules en ville comporte des avantages, il peut aussi engendrer des problèmes, car l’élevage de poules pondeuses vient avec certaines responsabilités, notamment un engagement ainsi qu’un investissement en temps et en argent. Les poules peuvent vivre jusqu’à huit ans et demandent des soins quotidiens, été comme hiver. Le contact avec des animaux, y compris des poules, peut entraîner des risques pour la santé humaine. Les personnes suivantes sont à risque, selon Québec: les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes, les enfants de moins de cinq ans, ainsi que les personnes âgées.
Sainte-Julie
Le journal a appris que la Ville de Sainte-Julie s’apprête à modifier la réglementation en vigueur pour permettre les poules pondeuses à l’extérieur du périmètre urbain, soit en zone agricole. Un avis de motion et l’adoption d’un premier projet de règlement sont prévus à l’assemblée de ce soir, le mardi 12 avril.
QUESTION AUX LECTEURS :
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