Saint-Basile : Mères au front vigilantes face aux déboires de Northvolt

L’organisme Mères au front, qui demande depuis la première heure un BAPE sur le projet de Northvolt à Saint-Basile-le-Grand, appelle le gouvernement à la retenue avant d’envisager un nouveau projet industriel sur le site.

« Le groupe Mères au front – Rive-sud, qui participe aux discussions du comité de liaison mis sur pied par Northvolt en avril 2024, a été informé que Northvolt a pris la décision de suspendre indéfiniment les travaux du comité », a indiqué au journal Sylvie Cantin, membre du groupe Mères au front – Rive-sud.

Voyant l’incertitude qui plane sur l’avenir de l’entreprise Northvolt, le groupe exhorte le gouvernement à ne pas se précipiter dans ses actions. « Mères au front appelle à la prudence et à la transparence. Dans un contexte de grande incertitude pour le projet Northvolt Six, marqué par la faillite annoncée de la société mère, nous appelons les gouvernements fédéral, provincial et municipal à faire preuve de retenue et de discernement avant d’envisager de nouveaux projets industriels sur le site concerné », indique l’organisation.

Un BAPE

Le groupe milite, depuis l’annonce de l’arrivée de Northvolt en Montérégie, pour la demande d’un examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

En février 2024, une coalition de groupes montérégiens s’était mobilisée pour protester contre le début des travaux du projet Northvolt en l’absence de la tenue d’une audience du BAPE. Aujourd’hui, Mme Cantin déplore la perte de la biodiversité causée par un projet dont la viabilité est remise en question. 

« La situation actuelle démontre clairement la nécessité de respecter les mécanismes de protection de l’environnement et de consultation citoyenne dont s’est doté le Québec. Il est impératif de reconnaître que le BAPE est un outil essentiel qui ne doit pas être contourné. Pour les prochaines étapes, nous exhortons le gouvernement à tirer des leçons de cette situation et à mettre en place des processus décisionnels qui garantissent une réelle prise en compte des enjeux environnementaux et sociaux, dans l’intérêt de la santé des enfants et de l’ensemble de la population. »

Priorité à la santé

Mme Cantin explique au journal qu’elle « n’a pas de position sur ce qui doit être fait sur le site. Je souhaite que l’on priorise la protection de la santé et donc de l’environnement ». Mères au front demande désormais une consultation transparente et inclusive des experts, des groupes d’intérêt et de la population avant toute prise de décision concernant l’avenir du site, en plus du respect des engagements pris de compenser les milieux naturels perdus, en particulier les milieux humides, dans un délai rapproché et en collaboration avec les citoyens.