Saint-Basile : mauvaise nouvelle pour l’usine Northvolt

La maison mère de Northvolt en Suède a déclaré faillite. Les tribunaux ont placé les actifs de l’entreprise, dont fait partie intégrante le projet d’usine à Saint-Basile-le-Grand, dans les mains d’un syndic pour gérer les actifs de l’entreprise.

Le conseil d’administration de Northvolt AB a annoncé la nouvelle aujourd’hui, le fabriquant suédoise de batteries pour voitures électriques a déposé une déclaration de faillite.

« Malgré la poursuite de toutes les options disponibles pour négocier et mettre en place une restructuration financière, y compris un processus de restructuration en vertu du chapitre 11 aux États-Unis, et malgré le soutien en liquidités de nos créanciers et partenaires clés, l’entreprise n’a pas été en mesure de sécuriser les conditions financières nécessaires pour continuer sous sa forme actuelle », a indiqué l’entreprise suédoise dans un communiqué. 

À Saint-Basile-de-Grand

Northvolt Amérique du Nord a indiqué qu’elle demeurait solvable. « L’entreprise entend honorer ses obligations et respecter ses engagements financiers dans le cours normal de ses activités, y compris envers ses employés. » Sollicitée par le journal, l’entreprise a indiqué qu’elle s’en tiendrait au communiqué émis.

Ainsi, Northvolt Amérique du Nord aurait la capacité financière suffisante pour s’acquitter de ses dettes envers ses créanciers. L’entreprise n’indique pas cependant si elle a le financement nécessaire pour reprendre le chantier au printemps, à Saint-Basile, comme prévu.

Le tribunal suédois a désigné un syndic de faillite qui supervisera la vente de l’entreprise, de ses actifs et le règlement des obligations en suspens. L’usine en construction est la propriété de la maison mère. L’avenir de cette dernière devrait être décidé par le syndic prochainement. 

Désolé de l’annonce

Pour le maire de Saint-Basile, ce n’est pas la surprise qui prime, « je suis plutôt désolé de l’annonce, indique au journal Yves Lessard. Ce n’est pas la fin du projet, le syndic doit se prononcer aujourd’hui, c’est lui qui décidera de son avenir. »

Le maire rappelle cependant qu’aucun projet de la Ville ne s’est basé sur des recettes fiscales potentielles de l’usine Northvolt pour être financé. « Nos projets ont été bâtis sur les huit dernières années. Je suis un des rares maires qui a été élu en indiquant aux citoyens que je devais stabiliser la situation financière de la Ville en augmentant les impôts. »

Appel aux acheteurs  

Le gouvernement Legault avait investi 270 millions de dollars dans la société mère suédoise, et la ministre Fréchette a confirmé sur ses réseaux sociaux que cette somme a perdu sa valeur. « Notre souhait est que le contrôleur se mette à la recherche d’un acheteur qui investira pour reprendre l’ensemble des activités en Amérique du Nord pour relancer le projet », a indiqué Mme Fréchette alors même que la compagnie indiquait qu’elle était solvable pour le site de Saint-Basile.

« Northvolt Germany et Northvolt Amérique du Nord ne déposent pas de déclaration de faillite dans leurs juridictions respectives. En tant que filiales détenues à part entière par Northvolt AB, toute décision concernant ces entités sera prise, le moment venu, par le syndic désigné par le tribunal, en concertation avec les créanciers du groupe », précise l’entreprise. 

Dans un communiqué Tom Johnstone, président par intérim du conseil d’administration de Northvolt, a mentionné l’importance d’un projet comme Northvolt en Europe. « Northvolt a parcouru un long chemin, et nous commençons à voir les véritables résultats de notre travail, y compris les améliorations des lignes de production qui ont aidé les clients à amener plus rapidement des véhicules électriques sur le marché. Pour moi personnellement, il reste essentiel que l’Europe dispose d’une industrie de batteries locale, mais c’est un marathon de construire une telle industrie. Cela nécessite de la patience et un engagement à long terme de la part de toutes les parties impliquées. »