Saint-Basile: le visage des bénéficiaires des services du Centre de bénévolat se diversifie

Le visage des bénéficiaires de différents services qu’offre le Centre de bénévolat de Saint-Basile-le-Grand a complètement changé dans les dernières années. Une recrudescence des dépannages d’urgence et des inscriptions aux paniers alimentaires a même été observée par les employés au cours des deux derniers mois.

« On voit de plus en plus de gens qui sont actifs dans la société et qui travaillent sans être en mesure de joindre les deux bouts », confirme Miriam Pomerleau, directrice générale du Centre de bénévolat.

Elle précise que les bénéficiaires, notamment du dépannage alimentaire, sont de plus en plus variés. « Nous aidons actuellement des parents monoparentaux, des nouveaux arrivants, des mères et leurs enfants aux prises avec des situations de violence conjugale, des personnes âgées, mais aussi des parents, dont tous les deux travaillent mais n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins », énumère-t-elle.

Donner en retour

Le dépannage alimentaire, même lorsqu’il n’est offert que pour un certain temps, permet aux bénéficiaires d’économiser afin d’acheter d’autres effets personnels, notamment des lunettes pour la vue à leurs enfants. C’est l’exemple que donne la directrice générale. « Avec l’augmentation du coût de la vie, mais surtout de l’épicerie, notre service vient donner un répit nécessaire parfois à d’autres dépenses tout aussi importantes que de la nourriture », précise-t-elle.

Les critères d’admissibilité sont très précis pour obtenir ce service.

Mme Pomerleau raconte que récemment, un bénéficiaire, dont la situation économique s’est stabilisée, a désiré s’impliquer comme bénévole pour redonner aux autres ce que l’organisme lui a donné.

« C’est contagieux, l’entraide. Lorsqu’on est témoin de l’effet de ce qu’un peu d’aide peut avoir sur les gens, on souhaite s’impliquer à notre tour », précise la directrice générale.

Du plaisir partagé

L’énergie positive de la directrice reflète très bien cet esprit d’entraide. Lors du passage du journal Les Versants au Centre de bénévolat de Saint-Basile-le-Grand, les bénévoles servaient, le sourire aux lèvres, le dessert lors d’un des plus gros dîners amicaux à prix modique jamais organisés par l’organisme. Ce sont près de cinquante bénéficiaires qui ont pu y participer. En plus du dîner, les gens sont invités à prendre part à des activités organisées par les bénévoles. Le 21 mai dernier, c’était un après-midi dansant en compagnie d’un accordéoniste et d’un guitariste.

« C’est souvent le seul point d’ancrage de certaines personnes. Ces dîners sont essentiels pour briser l’isolement de certaines personnes âgées », explique Mme Pomerleau. Par le passé, des activités de zoothérapie, de yoga sur chaise, une séance de cinéma ou l’élaboration d’une pièce de théâtre par les bénévoles ont été organisées pour les bénéficiaires.

Si les dîners amicaux sont offerts de janvier à juin pour les personnes âgées de plus de 65 ans, le Centre de bénévolat de Saint-Basile-le-Grand travaille aussi sur un projet collaboratif avec la bibliothèque pour que les aînés puissent faire la lecture de contes aux enfants. « Dès que les dîners amicaux se terminent, chaque semaine, on reçoit des appels des bénéficiaires pour nous demander quand ça recommence », mentionne en souriant Mme Pomerleau.

Plusieurs projets à venir

Ce n’est pas le seul projet sur lequel travaille la directrice pour venir en aide aux citoyens de Saint-Basile. Pour pouvoir approcher plus facilement les familles dans le besoin, l’équipe espère voir le projet « Du cœur au ventre » s’implanter dans les écoles primaires de Saint-Basile. Elle aimerait offrir la carte-repas pour l’année aux enfants dans le besoin, sans que ce soit visible, pour favoriser le lien entre le Centre de bénévolat et les familles. « C’est parfois vulnérabilisant de demander de l’aide, car les gens ont leur fierté. C’est pourquoi on souhaite offrir ce service pour entrer plus facilement en relation avec eux », explique la directrice.

De même, l’organisme offrira dans les prochaines semaines, tout au plus les prochains mois, un service pour les aînés qui doivent vendre leur maison pour déménager dans une résidence pour personnes âgées. « C’est offrir un service d’accompagnement dans cette étape pour mieux outiller nos aînés, mais aussi être à l’affût de fraude ou de vol lors d’une telle transaction », précise Mme Pomerleau.