Saint-Basile: la vitesse, un problème sur la rue Jean-Charles-Michaud

Les automobilistes qui circulent sur la rue Jean-Charles-Michaud, à Saint-Basile-le-Grand, ont adopté un comportement plus raisonnable lorsque des pancartes, installées par des citoyens, se trouvaient en bordure de rue afin de sensibiliser les conducteurs à la limite de 40 km/h.

Jean-Benoît Sarrasin raconte qu’au lendemain de la publication d’un article sur le sujet, paru dans l’édition du 2 juillet et intitulé Objectif « pédagogique », des employés de la Ville de Saint-Basile-le-Grand sont venus retirer ces affiches. « Nous avons constaté immédiatement une détérioration du comportement des conducteurs, qui ne respectaient plus la limite de vitesse », indique-t-il. Soucieux de prendre action afin d’améliorer la sécurité des piétons et des cyclistes, lui et d’autres voisins ont réinstallé des affiches au sol indiquant « ICI C’EST MAXIMUM 40 ». 

À nouveau, le 7 octobre, la Ville est venue les retirer.

Par les canaux officiels

Surpris que la Ville paie des employés pour retirer une action citoyenne qui vise à améliorer la sécurité routière, M. Sarrasin précise que l’objectif derrière cette action n’est lié à aucune promotion commerciale et que les citoyens n’en tirent aucun profit. 

Yves Lessard, maire sortant de Saint-Basile-le-Grand, mentionne toutefois que les pancartes ont été retirées car elles ne sont pas conformes à la réglementation de la municipalité, mais que les citoyens ont été invités à présenter une demande officielle pour qu’elle puisse être étudiée par le comité de circulation. « Ce n’est pas mauvais en soi de vouloir agir par soi-même, mais c’est important de passer par les canaux officiels et les services appropriés pour être conforme », précise M. Lessard. 

Le citoyen a d’ailleurs fait du porte-à-porte chez ses voisins pour leur remettre une marche à suivre afin qu’ils fassent, eux aussi, une requête pour améliorer la sécurité routière.

Père d’une petite fille de quatre ans, il craint pour sa sécurité. Selon les observations de certains résidents du secteur, des automobilistes roulent jusqu’à 70 km/h. « On me dit, de la part de certains citoyens qui habitent cette rue, que la police est présente et qu’elle intervient auprès des usagers dangereux », explique M. Lessard. De son côté, le citoyen relate avoir contacté le Service de police du Haut-Richelieu pour que de la surveillance par radar soit effectuée, mais il n’a constaté qu’une seule intervention de la part des policiers.

Voie de transition

Étant la seule artère où il est permis de tourner à gauche à partir du boulevard Sir-Wilfrid-Laurier, cette rue résidentielle étroite est empruntée par les automobilistes pressés pour éviter d’attendre à la lumière à l’intersection de la montée Robert. « Les automobilistes roulent vite et la Ville ne fait rien pour nous aider. Au contraire, elle nous empêche d’agir », déplore-t-il.

« La Ville attend-elle qu’un drame survienne? Déjà que la traverse de la 116 sur notre rue a causé plusieurs accidents et blessés, surtout à la traverse piétonnière dépourvue de trottoir… », relate M. Sarrasin. En décembre 2022, à l’intersection de la rue Jean-Charles-Michaud et de la route 116, un automobiliste a happé une résidente du quartier qui a été gravement blessée.

Une préoccupation des candidates

La circulation de transit qui a lieu sur Jean-Charles-Michaud et le manque de civisme de plusieurs automobilistes nuisent au sentiment de sécurité et à la quiétude des citoyens du secteur, constate Laurie-Line Lallemand-Raymond, candidate dans le district 1.

« C’est directement dans le quartier où j’habite. Donc, je suis très préoccupée par cet enjeu », précise la candidate indépendante, qui ajoute que pour l’ensemble de ce quartier, dans les prochaines années, une attention particulière devra être portée aux rues Jean-Charles-Michaud, Belainsky, Taillon Ouest et Audet.

« Pour ce faire, l’inclusion des citoyens à la démarche sera essentielle. »

Concernant le retrait des pancartes, elle croit que lorsque des résidents doivent recourir à de tels moyens, « il y a eu un manque d’écoute des préoccupations citoyennes ».

De son côté, la candidate indépendante sous Saint-Basile-le-Grand en mouvement – Alliance Kim Méthot, Marie-Ève Ménard, avance que c’est un enjeu qui lui tient à coeur et qui revient souvent dans son porte-à-porte.

« Il faut penser à des solutions qui ne sont pas juste d’installer des dos d’âne, car on ne peut pas en mettre partout à Saint-Basile », précise Mme Ménard.

Elle souhaite que les citoyens n’aient pas à prendre de telles actions, en parlant des pancartes, pour être écoutés et entendus par le prochain conseil.

« Il faut les écouter, les citoyens sont très au courant de ce qui se passe dans leur quartier », précise-t-elle. Pour cette candidate, plusieurs rues du secteur et autour de l’école de la Mosaïque mériteraient une attention particulière afin de réduire les risques d’accident.