Saint-Basile: la poète Monique Gentilhomme récipiendaire du prix Fernande-Pelletier-Neveu
Monique Gentilhomme a reçu le prix Fernande-Pelletier-Neveu lors de la 22e Soirée harpe et poésie organisée à Saint-Basile-le-Grand, le 25 avril dernier.
« C’était une soirée magique et très inattendue. Il y a tellement de poètes beaucoup plus chevronnés que moi », raconte-t-elle. Cette distinction, créée en l’honneur de feu Fernande Pelletier-Neveu, une Grandbasiloise passionnée de poésie, a été décernée pour la première fois en 2012 à Pierre Poulin-Piel afin de souligner la qualité de son œuvre poétique ainsi que son implication dans le développement des arts et de la culture à Saint-Basile-le-Grand.
Quelques semaines après cet évènement, le journal a rencontré Mme Gentilhomme dans son salon. Elle y a récité un extrait de son poème Désolation, en accordant une attention particulière au ton et aux expressions qu’elle laisse entendre par sa voix calme. C’est ainsi qu’elle raconte avoir récité son poème devant l’auditoire. Comme pour chaque lecture devant public, la poétesse mémorise son texte. Le 25 avril, elle a bénéficié de l’accompagnement d’une harpiste, ce qui a donné une touche unique à la soirée. « Ça donnait un ton original à la soirée. C’est tout autre chose d’avoir un fond musical lors d’un évènement comme celui-ci. »
Une poète autodidacte
Ce style théâtral, elle l’a développé dès son plus jeune âge, nous confie-t-elle. Lorsqu’elle était encore une enfant en Bretagne, Mme Gentilhomme a été approchée par la troupe de théâtre de son village. « Ils m’ont invitée à réciter des textes, et c’est en observant les acteurs que j’ai appris à donner vie aux mots », se souvient-elle avec émotion. Elle admet que cette aptitude lui est venue facilement, presque instinctivement.
C’est la même chose pour l’écriture de ses poèmes. Mme Gentilhomme n’a pas suivi de cours ni de formation particulière pour devenir poète. Depuis son enfance, elle a toujours écrit, d’abord pour des évènements familiaux, entre autres des baptêmes, puis, au fil des années, elle a composé davantage de poèmes et de chansons.
« Les mots et les rimes me viennent naturellement », confie-t-elle, malgré le fait qu’elle n’ait jamais reçu de formation dans ce domaine. Native de la Bretagne, Mme Gentilhomme arrive au Québec en 1967, année de l’expo. « Je m’inspire à la fois de la mer à laquelle j’avais accès dans mon pays natal, mais aussi de mon pays d’adoption. »
L’inspiration pour les thèmes de ses poèmes peut provenir de faits vécus, mais l’artiste peut aussi s’inspirer de paroles ou de discussions qu’elle entend ou entretient autour d’elle. Pour le poème Désolation, qui lui a valu ce prix, la poète a voulu aborder la pollution des océans et l’indifférence de certains à l’égard de la propreté de l’environnement.
Un deuxième prix
Cette rencontre artistique, portée par Benoît Sauriol pour une deuxième année consécutive, a permis au public de découvrir le talent des poètes et poétesses venus des quatre coins du Québec. Mme Gentilhomme y participe depuis maintenant dix ans. Elle en garde des souvenirs très positifs, notamment grâce à ses interactions avec les autres poètes. Parfois, ils se connaissent. Plusieurs font partie d’une association, dont la Société des poètes francophones universels. D’autres fois, Mme Gentilhomme a le privilège, comme elle le dit, de rencontrer de nouveaux poètes. Lors de la 22e édition de la Soirée harpe et poésie, il y avait quelque 80 poètes représentant plus de 20 villes au Québec. « Lorsqu’on a annoncé que c’était moi qui remportais le prix, j’avais du mal à réaliser que c’était vrai. J’étais très contente », raconte-t-elle. En 2015, lors de sa première participation, elle a reçu le prix Coup de cœur décerné par un député.
Un nouveau livre
Madame Gentilhomme, qui a déjà écrit un livre intitulé Entre deux rives et qui a collaboré à plusieurs autres ouvrages poétiques, s’apprête à publier un nouveau livre. Ce dernier devrait paraître d’ici la fin du mois de mai. Contrairement à son premier ouvrage, où les poèmes étaient parfois interrompus par de courts textes, Mme Gentilhomme a écrit un livre qui, au fil du texte, laisse émerger quelques poèmes.
Tous les textes de la Soirée harpe et poésie seront réunis dans un recueil qui pourra être consulté à la bibliothèque Roland-LeBlanc.