Saint-Basile : la montée Robert en déclin
À Saint-Basile-le-Grand, la montée Robert est-elle en déclin? C’est la question que le journal s’est posée, quelques semaines après la fermeture du restaurant Le St-Bazile.
« C’est un coup dur pour la vie grandbasiloise et pour notre cœur villageois », exprime le conseiller municipal, Denis Vézina. Il est l’élu du district 3 à Saint-Basile, quartier dans lequel est situé une partie du cœur villageois. « Ça me crève le cœur de voir ça », commente le maire, Yves Lessard. Tous les deux réagissaient à la fermeture du restaurant Le St-Bazile.
Des fermetures
La montée Robert a perdu de son lustre depuis quelque temps. Au cours des dernières années, des restaurants du noyau villageois ont mis la clé sous la porte et ont disparu du paysage grandbasilois. Outre Le St-Bazile, d’autres ont aussi cessé leurs activités. C’est le cas des restaurants La Casquette, Le Vieux, le Resto de la place, de même que Stories. Plusieurs étaient des institutions.
Le Bokal se spécialisait dans le vrac, mais le client pouvait manger un morceau ou commander un café. Le commerce n’est plus là. Aussi, le 45, montée Robert changera de vocation alors que le bar Le Huard a fermé ses portes.
Des réactions
Le journal est allé à la rencontre de quelques commerçants de la montée Robert afin de recueillir leur point de vue sur le cas de cette artère de la ville.
« C’est moins dynamique qu’avant. C’est ce que les gens disent. Le commerce du vrac a fermé. Il n’y a plus de dépanneur. Il n’y a plus rien. Le coin commence à manquer de vigueur », répond le copropriétaire de la boucherie Les 2 Roy, Martin Roy.
Cependant, il ne se plaint pas. Les affaires vont bien à la boucherie et la belle saison, « la saison du barbecue », approche. « La fermeture du bar a eu son effet aussi. Le vendredi soir, il y avait des gens qui fréquentaient l’endroit. Ça amenait son lot de citoyens dans la rue. Ce n’est plus le cas », ajoute-t-il. Selon lui, la circulation dans le secteur à l’heure de pointe en fin de journée n’aide pas à attirer les gens.
Chez Olive & Balsäm, la propriétaire, Catherine, estime que c’est tranquille. « Beaucoup de clients me disent que c’est mort depuis la fermeture du dépanneur et de la banque (au 45, montée Robert). On dirait que tout a bougé vers le secteur du Millénaire. On me parle de Saint-Basile comme d’une ville dortoir », dit-elle.
Quand on lui demande ce qui manque sur la montée Robert, la jeune femme évoque des commerces de proximité variés. Une petite épicerie, des boutiques, un café…
Au Bec sucré, le propriétaire, Santiago Issazadeh, dit de son commerce que c’est un « petit secret à trouver ». Selon lui, sa pâtisserie n’est pas connue de tous. « Ça va bien, tout de même. Mais nous manquons un peu de visibilité. C’est beaucoup du bouche-à-oreille. »
Pour soutenir les commerçants de la montée Robert, il propose à la Ville un affichage sur la 116 comportant le nom des commerces. « Ça pourrait faire une différence, inciter les automobilistes à venir nous voir », précise Santiago. Il déplore aussi la fermeture du dépanneur au 45, montée Robert.
D’après ses dires, les nouvelles franchises qui se sont installées à l’intersection de la 116 et de la montée des Trinitaires ont fait mal aussi aux plus petits commerces. « Elles ont capturé beaucoup de notre clientèle. C’est difficile, la compétition des grosses chaînes. »
Ce que des élus en pensent
En ce qui concerne la montée Robert, le maire Lessard indique qu’il y a urgence d’agir. « C’est symptomatique d’un retard que nous avons pris en ce qui concerne la revitalisation, la redynamisation de notre noyau villageois », déclare le premier magistrat.
En entrevue, il compare les restaurants de la montée Robert et ceux qui ont poussé dans le développement commercial au coin de la montée des Trinitaires et de la 116. « Les restos du côté nord offrent un type de nourriture commercial et du fast-food. Ce n’est pas la qualité de ce que nous avions du côté sud. On parle de commerces de restauration familiale », reconnaît Yves Lessard.
À la suite de la fermeture du Resto Le St-Bazile, son propriétaire, Peter Tsalamandris, avait confié au journal que l’arrivée des chaînes de restaurants de l’autre côté de la 116 lui avait nui.
Pour Denis Vézina, la montée Robert manque de commerces de produits et de commerces de proximité. « Il faut diversifier un peu plus notre cœur villageois. Il n’y a pas de dépanneur, pas de restaurants, pas de fruiterie. Des notaires, ça ne fait pas vivre un noyau villageois.
L’élu Guy Lacroix, du district 5, aussi dans le noyau villageois, se questionne sur l’avenir de cette rue. « Il m’apparaît évident qu’un restaurant genre petit café, restaurant à déjeuner et un dépanneur seraient un minimum. Des idées créatives pourraient émerger lorsque le projet du 45, Robert se mettra en marche. Il faut redévelopper une synergie au cœur villageois et apporter davantage de vitalité en y amenant différentes offres de services pour la communauté », avance M. Lacroix.
Densification
Pour Yves Lessard, la solution sur la montée Robert, c’est une densification douce. « Ouvrir la densification, c’est ouvrir du résidentiel pour accueillir une nouvelle clientèle, différente, qui fréquenterait les commerces. »