Saint-Basile doit attendre

Québec octroie une aide de plus de six millions de dollars à la Régie intermunicipale de sécurité incendie de la Vallée-du-Richelieu afin de construire une nouvelle caserne à Beloeil. Pendant ce temps, Saint-Basile-le-Grand attend, en quête d’un terrain pour accueillir une nouvelle caserne. 

Il y aura une nouvelle caserne dans la vallée du Richelieu. À Beloeil, toutefois, pas à Saint-Basile-le-Grand, alors que la caserne actuelle, sur la rue Savaria, n’est plus aux normes. 

« La venue d’une nouvelle caserne à Saint-Basile, c’est un incontournable! », martèle le maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard. Le journal Les Versants l’a rencontré vendredi matin, au terme de la conférence de presse de la Régie intermunicipale de sécurité incendie de la Vallée-du-Richelieu (RISIVR) pour la caserne de Beloeil.  

Trouver un terrain

Le problème de Saint-Basile-le-Grand, c’est de trouver le terrain qui accueillera une future caserne. « Nous, nous sommes prêts. Mais c’est le terrain qui va déterminer quand nous allons mettre ça en branle », mentionne Yves Lessard.

Un premier site avait été ciblé en bordure de la montée Robert, près de la rue des Cerisiers. Un terrain zoné agricole, appartenant à la Ville, mais dont la demande d’autorisation pour modifier le zonage n’avait pas été acceptée par la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ).

C’était en mai 2020. Puis un autre endroit avait été considéré, près de la gare de trains de banlieue, tout aussi zoné agricole. En vain. « Nous avons rencontré des obstacles. Il y avait des difficultés de faire », dira M. Lessard. 

Maintenant, c’est quoi, la suite? Le journal a appris que la Ville et la RISIVR planchaient sur une nouvelle demande de dézonage à acheminer à la CPTAQ en 2023. Le terrain en question est situé au coin de la montée Robert et du rang des Trente, à proximité de la halte Richelieu. Le site mesure 42 mètres sur 70 mètres de profond. Il appartient à la Municipalité depuis 1985.

C’est ce même endroit qui avait été privilégié en octobre 2020 pour l’aménagement d’un parc canin. La CPTAQ avait alors refusé la demande pour utiliser ce lot à une autre fin que l’agriculture. « On ne parle pas de la même vocation. La première fois, c’était pour un parc à chiens. Cette fois, c’est une question de sécurité publique », plaide celui qui est aussi vice-président de la RISIVR.

Ces deux emplacements en bordure de la montée Robert sont considérés par la RISIVR les plus avantageux sur le territoire de Saint-Basile-le-Grand. Ils permettent un accès rapide à la route 116, vers McMasterville ou Beloeil par le chemin des Trente en cas d’interventions multiples, à l’ensemble de la ville par la montée Robert, dont le bord de la rivière Richelieu, le quartier des Arbres et le secteur des Oiseaux. « Appuyée par la Régie de sécurité incendie, Saint-Basile-le-Grand effectuera une demande d’autorisation de dézonage pour une utilisation de ce terrain à des fins de sécurité publique. Ça devrait pencher dans la balance. Lorsque nous allons officialiser la demande, nos deux députés seront mis dans le coup », explique Yves Lessard. 

« La venue d’une nouvelle caserne à Saint-Basile, c’est un incontournable! »  – Yves Lessard

Une caserne vétuste

En attendant, pour assurer un service 24/24, 7/7, il y a toujours au moins quatre pompiers dans la vieille caserne de Saint-Basile-le-Grand, sur la rue Savaria. Un lieutenant les accompagne aussi, lorsqu’il n’est pas à Beloeil ou à Mont-Saint-Hilaire. « Cette caserne n’est plus bonne. Elle est construite sur des blocs de ciment. C’est une bâtisse vétuste, maganée, difficile d’entretien, dans laquelle il y a des zones d’humidité. Nos pompiers s’en accommodent en attendant », déplore le premier magistrat.  Rappelons que la Ville de Saint-Basile-le-Grand loue actuellement la caserne à la RISIVR pour la somme annuelle de 75 000 $. Quand on lui demande si l’état actuel du bâtiment est néfaste pour la santé des travailleurs qui s’y trouvent, M. Lessard reconnaît du bout des lèvres que « ce n’est pas l’idéal ».    

L’objectif de la RISIVR, organisme créé en 2019, était de regrouper les effectifs de cinq services incendie pour desservir six municipalités en trois casernes uniquement. Celle de Mont-Saint-Hilaire, construite en 2017, celle de Beloeil, dont l’annonce a été faite vendredi dernier et dont le bâtiment doit être livré en 2024, et l’éventuelle nouvelle caserne à Saint-Basile-le-Grand.  

Le PRACIM

La caserne 21, la future caserne qui verra le jour au 700, boul. Yvon-L’Heureux Nord, à Beloeil, permettra à la RISIVR de continuer de desservir ses six villes partenaires, soit Saint-Basile-le-Grand, Mont-Saint-Hilaire, McMasterville, Otterburn Park, Saint-Mathieu-de-Beloeil et Beloeil. L’aide financière de 6,6 M$ provient du Programme d’amélioration et de construction d’infrastructures municipales (PRACIM), qui est issu du Plan québécois des infrastructures 2022-2032. Celui-ci prévoit des investissements de plus de 7,4 milliards de dollars dans le secteur des infrastructures municipales, sous la responsabilité du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH). « La sécurité des citoyens de la vallée du Richelieu passe par des infrastructures municipales de qualité », de soulever le député de Borduas, ministre de la Justice et leader parlementaire du gouvernement, Simon Jolin-Barrette.