Rive-Sud : vers une grève chez les inspecteurs en sécurité d’exo

Après plus d’un an sans convention collective, les inspecteurs en sécurité d’exo pourraient partir en grève au mois de mars.

Depuis 2017, David Sacolax, président du syndicat et inspecteur, voit l’un de ses collègues quitter tous les trois mois. L’équipe, qui était formée d’une soixantaine d’employés, en compte aujourd’hui moins de 25 pour couvrir 4258 km carrés où les services d’exo sont offerts dans la région de Montréal. 

Ses anciens collègues n’ont pas quitté pour faire autre chose, mais pour aller travailler pour d’autres services.

« Vingt-et-un inspecteurs pour couvrir tous les trains et tous les trajets d’autobus, c’est largement insuffisant », mentionne-t-il, alors qu’il demande un minimum de cinquante employés.

Travail en duo

Comme les conditions de travail des agents d’exo sont inférieures à celles des sociétés de transport environnantes, les départs du personnel vers d’autres employeurs se multiplient et la plupart des agentes et agents ne sont pas remplacés. « Il faut améliorer les conditions si l’on veut régler enfin le problème de main-d’œuvre », conclut Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP-CSN.

Répartis sur deux quarts de travail, les 21 inspecteurs dénoncent les enjeux de sécurité, pour eux et pour les usagers, en raison de ce manque de personnel. M. Sacolax revendique d’ailleurs, dans le cadre de la présente négociation, l’ajout de personnel et le travail en duo pour remédier à cette situation. « Pour notre employeur, la perception des titres est malheureusement bien plus importante que la sécurité », ajoute-t-il.

Le nombre d’interventions liées à l’itinérance est pourtant en augmentation, comme dans le reste de la région de Montréal. Dans les cas graves, exo inciterait, selon le syndicat, les inspecteurs à refiler la responsabilité de la sécurité vers les services de police locaux. « Sous-traiter les interventions aux différents services de police engendre des délais incompatibles avec une réelle sécurité des usagers », affirme David Sacolax, président du syndicat.

Trouver une solution 

De son côté, exo ne souhaitait pas commenter les négociations en cours mais reste déterminé à trouver une solution équitable et durable qui répondra aux besoins de tous. « Nous tenons à rassurer notre clientèle que, ni sa sécurité, ni le déroulement de nos opérations ne sont compromis par le nombre actuel d’inspecteurs et qu’elle ne court aucun risque », mentionne Catherine Maurice, porte-parole d’exo. Elle rappelle que c’est une priorité d’offrir un environnement de travail sain et sécuritaire pour ses employés tout en assurant la sécurité et le bien-être de ses usagers.