Réal Brais, porte-parole des sans-voix
Comité logement Rive-Sud à l’ONU
Un homme vivant les réalités des personnes dans le besoin dans l’agglomération de Longueuil se fait le porte-voix des plus démunis à l’ONU.
« Ça a été très court, très chargé, mais le travail a été important. » C’est la manière qu’a Réal Brais de résumer la rencontre avec les responsables aux droits économiques, sociaux et culturels de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Lors du passage du Canada et de ses provinces devant le Comité genevois, M. Brais a présenté une image peu glorieuse du Canada et du Québec pour les plus démunis.
Lui qui milite au Comité logement Rive-Sud a été choisi par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) pour faire partie d’une délégation à Genève, les 24 et 25 février. À 65 ans, il vit à Longueuil d’une rente d’invalidité. Son loyer de 655 $ représente 60 % de son revenu. Avec le reste, et après les dépenses courantes, les loisirs se résument à pas grand-chose d’autre que « la télévision ». « Il y a de plus en plus de personnes dans ma situation et même pire. Il suffit de regarder les banques alimentaires qui sont largement sollicitées pour s’en rendre compte. Il faut faire pression sur nos gouvernements. Sous Harper, il n’y avait aucun espoir, sous Trudeau, attendons voir. Au niveau provincial, c’est plus douteux. Les municipalités ont aussi leur importance. En matière de logement, le dernier HLM au Canada s’est construit en 1994, ce n’est pas normal », explique-t-il.
La rencontre
De retour cette semaine de l’ONU, il se dit satisfait des rencontres. M. Brais était l’un des quatre francophones présents parmi les 36 personnes issues des 19 organisations canadiennes. « Un rapport sera rendu le 7 mars. Nous prendrons le temps de l’analyser, mais il risque d’être très sévère vis-à-vis de nos gouvernements. Nous avons eu une très bonne oreille des membres de l’ONU. Ils ont été surpris de notre présentation de la situation. En 1998 et 2006, l’ONU avait fait des remontrances aux gouvernements sur le problème des logements sociaux. Loin de suivre les recommandations, la situation au Québec s’est dégradée et on a expliqué comment. Nos interlocuteurs étaient terrassés », de raconter M. Brais.
Les organismes attendent avec impatience ce rapport pour en faire un outil supplémentaire qui permettra d’appuyer leurs revendications. « Depuis 1976, le Canada a signé un pacte avec l’ONU pour défendre les plus faibles. Un pacte qu’il ne respecte pas », conclut M. Brais.
