Réactions sur le décès de Jean-Marc Vallée

Le monde artistique est en deuil depuis le décès, à 58 ans, du réalisateur Jean-Marc Vallée, survenu subitement le 25 décembre. Le journal Les Versants a recueilli le témoignage de la réalisatrice Renée Beaulieu.

Renée Beaulieu s’est dite ébranlée du décès de Jean-Marc Vallée. Elle a appris la nouvelle le 27 décembre à son réveil.

La Grandbasiloise, qui a réalisé au cours des dernières années les films Le garagiste (2015) et Les salopes ou le sucre naturel de la peau (2018), n’a pas eu l’occasion, au cours de sa carrière, de rencontrer Jean-Marc Vallée. Par contre, elle évoque « des œuvres prenantes, humaines, sensibles et justes ».

Questionnée par le journal, Mme Beaulieu confie que Jean-Marc Vallée a été pour elle une source d’influence et d’inspiration. « Il est certain que j’ai admiré son talent et vu ses films en ce sens, oui », dit-elle.

Quand on lui demande quelle œuvre de Jean-Marc Vallée préfère-t-elle, celle qui scénarise et produit aussi des films parle de C.R.A.Z.Y avec beaucoup d’admiration. « La densité du film; il [Jean-Marc Vallée] met en scène d’un point de vue historique le Québec des années ‘60 tout en traitant de l’homosexualité, de la famille, de la quête identitaire et fait état de l’évolution des mœurs sur fond de Révolution tranquille certes, mais aussi de l’amour parental », commente Renée Beaulieu.

Selon elle, C.R.A.Z.Y. est un grand film apprécié du public « pour ses grandes qualités et parce qu’il met en scène le Québec que tous connaissent et peuvent reconnaître, même les plus jeunes, et aussi son universalité par son approche sensible envers les préjugés (l’homosexualité dans le film, mais symboliquement, quel qu’ils soient) et l’importance faites à la puissance de l’amour ».

À la suite de son décès soudain, Jean-Marc Vallée a marqué la culture québécoise et internationale avec, outre C.R.A.Z.Y., des films comme Dallas Buyers Club, Wild, Demolition ainsi que des séries télé telles Big Little Lies et Sharp Objects. D’après Renée Beaulieu, il laisse comme héritage « des films importants, dont un C.R.A.Z.Y. magistral, une carrière foisonnante qui a fait et continuera d’être ambassadrice du cinéma québécois ».

Plus récemment, Renée Beaulieu a présenté son film Inès au début décembre au Festival de films de Whistler. Elle est en attente de sa sortie, impactée par la pandémie. « Son avenir est plus qu’incertain. Pour le reste, comme je suis en phase d’écriture d’autres projets, les impacts sont moins grands », conclut-elle.