Québec Loisirs risque la faillite

Saint-Bruno-de-Montarville

Québec Loisirs, en difficultés financières depuis quelques années, s’est placé sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité en attente de nouveaux partenaires québécois pour sa survie.
Ayant trois magasins au Québec, dont un aux Promenades St-Bruno, l’entreprise doit trouver de nouveaux partenaires afin de pouvoir continuer ses activités au Québec et, par le fait même, se séparer de sa maison mère, qui se trouve en France.
Le président de Québec Loisirs Belgique-Québec, Nicolas Lebeau, assure que l’avenir de l’entreprise se trouve au Québec. « Il y a 15 ou 20 ans, nous avions seulement 10 % de produits québécois dans notre offre et nous en sommes aujourd’hui à 65 %. Donc, le marché a beaucoup évolué ici et la solution d’avenir n’est pas en France, elle est au Québec », affirme-t-il.
Il croit que ce sont les entrepreneurs québécois qui pourront lui donner un second souffle : « Nous devons moderniser notre modèle d’affaires et il faut que ce soit au Québec que ça se fasse, car la culture européenne ne se prête pas à ça. Il y a une grande diversité culturelle, et c’est grâce à ces grands acteurs qu’on remettra notre modèle d’affaires dans la bonne direction. »

 Un délai de six mois

« Nous devons moderniser notre modèle d’affaires et il faut que ce soit au Québec que ça se fasse. » – Nicolas Lebeau

N’était pas officiellement encore en faillite, l’entreprise s’est mise sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité afin de gagner du temps. « Nous avons regardé les prévisions des prochains mois et nous avons décidé de protéger les employés et l’entreprise en nous mettant sous la protection de cette loi, sinon on risquait de voir se détériorer la situation, explique Nicolas Lebeau. Ça nous donne un délai pour trouver de nouveaux partenaires. »
Deux issues sont possibles. Dans une issue positive, un entrepreneur reprendra les affaires et dans le cas échéant, l’entreprise pourrait faire faillite. Il ajoute : « On a environ six mois pour trouver une solution, sinon c’est sûr qu’il y a un risque de faillite. » Cette éventualité mènerait à la fermeture des magasins, qui maintiennent leurs activités pour l’instant, et du club.

Les difficultés financières détaillées

Selon Nicolas Lebeau, la principale raison pour laquelle Québec Loisirs éprouve de telles difficultés, c’est le coût de Postes Canada pour le transport des livres. « Nos problèmes viennent majoritairement de la poste parce que nos membres n’acceptent pas de payer les frais de transport, donc à cause de ça, on est déficitaires de plus d’un demi-million de dollars. »
L’entreprise est doublement pénalisée, car pour compenser les frais de transport, elle ne peut pas augmenter les tarifs des membres comme elle le voudrait : « Dans les quatre dernières années, on a perdu près de deux millions de dollars, malgré les hausses de tarifs chez nos membres, qui n’ont pas été bien reçues. »

Des citoyens souhaitent la vitalité des livres

Depuis le 21 décembre 2017, une pétition provenant de Louis Fortier, à Sherbrooke, circule à l’intention du gouvernement canadien. Les signataires lui demandent entre autres d’exempter les livres de l’application de la taxe sur les produits et services (TPS) et de rétablir le tarif postal privilégié applicable aux livres.
Ayant comme but premier de favoriser la diffusion et l’accessibilité de la culture, il va sans dire que de telles mesures aideraient grandement Québec Loisirs.