Protocole ISA: contrer la violence conjugale

Le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) lance dès aujourd’hui un nouveau protocole afin de venir en aide aux victimes de violence conjugale.
Le SPAL, en collaboration avec les maisons d’hébergement Carrefour pour Elle et Pavillon Marguerite de Champlain, le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) et l’Indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC), a signé le protocole Installation de systèmes d’alarme (ISA).
Cet outil vise à assurer la sécurité des femmes victimes de violence conjugale dans l’agglomération de Longueuil. « Le protocole ISA nous permettra d’intervenir de façon plus efficace auprès de femmes qui auront été identifiées comme plus à risque », déclare Fady Dagher, directeur du SPAL.
Des femmes avec un historique
Selon Josée Gagné, une policière du SPAL qui travaille au programme, ce sont les femmes qui ont déjà un dossier de violence conjugale qui pourront adhérer au programme. « Il faut qu’il y ait eu des démarches judiciaires contre le conjoint ou l’ex-conjoint et que celui-ci brise ses conditions de libération en tentant de rejoindre la victime, explique-t-elle. Donc ça vise celles qui sont plus à risque, c’est pour ça que seulement six ou sept femmes pourront en bénéficier. »
Celles qui feront partie du protocole seront en fait identifiées et référées à la police par les partenaires cités plus haut. Josée Gagné souhaite tout de même rassurer les victimes qui n’en feront pas partie : « Toutes les autres femmes qui sont victimes de violence conjugale seront en sécurité en faisant le 911, ça va être une réponse aussi rapide et efficace. »

1060
C’est le nombre d’événements en contexte conjugal qui ont été dénombrés dans l’agglomération en 2017

Un système d’alarme miniature
Les femmes qui feront partie du programme disposeront d’un système d’alarme portatif qui sera identifié comme lieu d’intérêt. Le directeur précise : « C’est un appareil que l’on porte sur soi et si le conjoint ou ex-conjoint est au domicile de la victime et qu’elle craint pour sa sécurité, elle appuie sur le bouton et les policiers pourront arriver de manière prioritaire, parce qu’on saura que c’est une personne hautement à risque et l’adresse sera préenregistrée dans notre système. »
Ainsi, dès que l’alarme sera déclenchée la police aura accès à toute l’information nécessaire pour préparer l’intervention telle que la description de l’individu, son nom, son véhicule, etc.
Plus proactif
Le directeur du SPAL croit que ce protocole permettra d’être plus efficace lors de ce type d’intervention. « C’est le genre de projet où, en 2018, une police essaie d’être le moins réactif possible et plus proactif, développe-t-il. Le fait que la victime a le bouton d’alarme sur elle, on s’attend à ce qu’on puisse travailler de manière beaucoup plus proactive. »
Une victime de violence conjugale était aussi présente lors de la signature du protocole, il s’agira de la première femme à recevoir l’appareil. « Je pense que je vais me sentir plus en sécurité quand je vais le recevoir parce que je vais pouvoir alerter la police plus vite », a-t-elle confié.
La violence conjugale en chiffres
En 2017 dans l’agglomération de Longueuil, 1060 événements en contexte conjugal ont été dénombrés, un chiffre qui est en croissance depuis 2012 avec 750 événements.
60 % de ces événements sont des voies de fait niveau 1, 11 % sont des agressions armées et 10 % des menaces.
75 % des victimes sont des femmes et dans 54 % des cas, l’auteur est le conjoint et dans 36 % l’ex-conjoint.