Première grève pour les enseignants
Les enseignants étaient au rendez-vous mercredi matin pour manifester leur insatisfaction vis-à-vis de l’avancement des négociations en cours avec Québec, qui n’aboutissent pas.
À Saint-Basile-le-Grand, ils étaient postés près de l’hôtel de ville, soit à quelques pas des écoles Jacques-Rocheleau et du pavillon Saint-Basile, situées face-à-face. Plusieurs dizaines de personnes étaient présentes, dont des parents qui tenaient à appuyer les professeurs dans leur effort pour obtenir davantage de la part du gouvernement provincial.
« On doit commencer les cours à 9 h 45 et les manifestations terminent à 9 h 30 », dit l’une des enseignantes rencontrées à Saint-Basile. « Même les élèves des groupes spécialisés vont avoir des cours à distance » un changement inattendu auquel ils s’adaptent difficilement.
Contrairement à certains des autres centres de service, le Centre de services scolaire des Patriotes a décidé que les cours allaient se tenir à distance à cause de la grève, même si elle se terminait à 9 h 30. « Certains collègues n’ont pas pu venir étant donné que ce ne sont pas tous les professeurs qui habitent à proximité de l’école », dit un enseignant rencontré près de l’école secondaire du Mont-Bruno.
« On veut que cesse le délestage et qu’on ait des services dans nos écoles. » -Sandra Boudreau
Autour de 9 h 10, plusieurs étaient toujours alignés le long du trottoir qui fait face à cette polyvalente. « On s’attend à revenir sous peu parce qu’on ne gagnera pas après la première journée de grève », dit le professeur, qui est accompagné de deux de ses collègues. Les principaux syndicats d’enseignants ont d’ailleurs réussi à obtenir des mandats de grève pour cinq jours. La journée de mercredi ne compte que pour quelques heures et il reste ainsi plus de quatre jours dans la poche des syndicats comme moyen de pression envers l’employeur.
Davantage de services
La coordonnatrice du Syndicat de Champlain, Sandra Boudreau, était présente près des deux écoles lors du passage du Journal à Saint-Basile. Elle mentionne que « les négociations avancent peu aux tables à Québec. Notre convention collective est échue depuis un an. La première offre patronale était moins bonne que ce que les Libéraux offraient. Ce qu’on veut, c’est surtout plus de services pour les élèves », dit Mme Boudreau. Elle indique que de plus en plus d’entre eux ont besoin d’aide en psychologie, orthophonie ou orthopédagogie. « On a des jeunes dyslexiques, dysphasiques, avec des troubles du comportement et autres et le nombre de personnes en difficulté est en augmentation. On veut que cesse le délestage et qu’on ait des services dans nos écoles. »
Tout à distance
Sur son site web, le Centre de services scolaire des Patriotes indique dans un encadré rouge que l’« enseignement [se ferait] à distance dès 9 h 45 pour tous les élèves du préscolaire, du primaire, du secondaire et de la formation des adultes. » Le Centre aurait entre autres choisi de donner les cours en ligne pour éviter les problèmes de transport scolaire. Pour les parents d’enfants plus jeunes, cette journée de grève peut s’avérer complexe en termes de gestion, notamment parce que les enfants doivent être supervisés lors de leurs cours en ligne. Certaines familles se sont également fait prêter du matériel pour que les enfants puissent assister aux cours en ligne, n’ayant pas l’opportunité d’en avoir à la maison.
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