Posts parfaits et réalité nuancée : les comparaisons sociales sur les réseaux
Quand on se promène sur Instagram, pourquoi peut-on avoir le sentiment que l’on est moche et que l’on ne voyage pas assez? Pourquoi a-t-on l’impression que notre carrière ressemble à un clip au ralenti quand on va sur LinkedIn, ou alors que notre vie de famille est si loin du bonheur des autres » tout sourire » sur leur portrait familial d’un dimanche ensoleillé? Qui n’a pas lorgné une énième photo d’assiette gastronomique en se disant » Oh, ça suffit, là! « ? Dans certains contextes, de telles balades sur Internet pourraient vraiment nous donner le cafard, nous rendre jaloux ou même anxieux.
Une étude de 2016 a révélé que plus des adolescents se comparaient aux autres de manière négative sur les réseaux, plus ils avaient de chances de noter comme plus » basse » leur satisfaction dans la vie.
Pourtant, quelques connaissances sur le fonctionnement du cerveau et particulièrement de biais cognitifs associés à la comparaison sociale peuvent expliquer comment ces contenus peuvent parfois nous miner, mais aussi comment remédier à des risques qui pourraient saper notre journée. Naviguer sur les réseaux sociaux peut parfois déclencher des sentiments de mal-être et de frustration, nous faisant penser que notre apparence, nos voyages, notre carrière ou notre vie familiale ne sont pas à la hauteur de ceux des autres. Une étude de 2016 souligne que cette comparaison négative peut affecter négativement notre satisfaction dans la vie. Cependant, comprendre les mécanismes du cerveau et les biais cognitifs liés à la comparaison sociale peut nous aider à atténuer ces effets néfastes.
Se comparer aux autres est un processus automatique pour le cerveau, essentiel pour nous situer dans notre vie en termes de compétences et d’opinions, selon le psychosociologue Leon Festinger. La direction de cette comparaison, soit » vers le haut » en regardant ceux qui semblent meilleurs que nous, soit » vers le bas » en nous comparant à ceux que nous percevons comme moins bons, ainsi que la distance relative de la comparaison, influent sur nos émotions. Une assimilation positive peut nous inspirer, tandis qu’un contraste excessif peut nous décourager.
Les réseaux sociaux amplifient ces sentiments par le biais de correspondance. Chaque publication est soigneusement sélectionnée pour mettre en avant les aspects positifs de la vie, créant ainsi une perception biaisée de la réalité. De même, le biais de disponibilité nous pousse à baser nos jugements sur les informations les plus récentes et accessibles, souvent celles partagées en ligne. Cela peut éloigner notre perception de la vérité sur la vie des autres.
Malgré ces effets, notre état d’esprit initial, en utilisant les réseaux sociaux, joue un rôle crucial. Les études montrent que maintenir des relations hors ligne et des interactions réelles avec nos contacts est lié à une moindre perception négative quant à la comparaison sociale. En prenant conscience de ces mécanismes et en investissant dans nos relations réelles, nous pouvons contourner les pièges de la comparaison sociale en ligne.