Pierre Poulin-Piel s’en va
Pierre Poulin-Piel quitte Saint-Basile-le-Grand. Le 23 octobre, le poète déménagera en Mauricie.
« Voici une nouvelle étape venue pour moi. Une étape importante », souligne Pierre Poulin-Piel, qui est venu s’installer à Saint-Basile-le-Grand l’année de la crise du verglas.
Le bénévole, bien connu dans la région, a vécu plusieurs années à Saint-Basile-le-Grand. Il a été tour à tour président d’un groupe de poésie, concepteur-animateur de l’émission de télévision Pause-Poésie, fondateur de la Société des poètes universels francophones (SPUF) et créateur de la Soirée Harpe et poésie en collaboration avec la Ville.
« Pour le prix que j’ai payé là-bas, il n’y a rien par ici. » – Pierre Poulin-Piel
En février dernier, il annonçait la passation des pouvoirs de la SPUF et de la Soirée Harpe et poésie à la relève afin de privilégier sa santé. Christine Sauriol lui succède en tant que présidente de la SPUF alors que Benoît Sauriol a été désigné pour mettre en place la Soirée Harpe et poésie 2024. « J’ai légué la SPUF et la Soirée Harpe et poésie entre bonne mains, assure Pierre Poulin-Piel. J’ai passé le flambeau pour que ça se poursuive à Saint-Basile-le-Grand. »
Le Journal a d’ailleurs appris qu’à compter du 21 octobre, les rencontres de la SPUF auront lieu dans ce qui deviendra la maison de la culture (200, rue Principale). « Ce sera d’ailleurs ma dernière réunion avec la SPUF », confie M. Piel, qui évoque une belle réussite de la Ville à propos de la maison de la culture.
Aujourd’hui, l’homme de 76 ans commente la nouvelle de son départ. En entrevue, il explique sa décision de partir de Saint-Basile-le-Grand en une seule phrase courte. « En résumé, faible revenu, il m’y reste peu de famille, et je déménage seul. »
Quand on lui demande pourquoi il s’éloigne de la sorte, le Grandbasilois affirme qu’entre le fleuve et Granby, Châteauguay et Sorel, c’est « inaccessible financièrement » pour ce sont il recherchait. « Pour le prix que j’ai payé là-bas, il n’y a rien par ici », déplore-t-il.
En début d’année, en janvier, c’est le citoyen de longue date, Eugene Jankowski, qui réfléchissait à l’idée de quitter Saint-Basile-le-Grand en raison de la hausse du coût de la vie et de l’augmentation de l’avis d’imposition de 7,5 %. « Je viens ici avec le cœur assez lourd pour vous annoncer que je suis en train de considérer de quitter Saint-Basile », disait-il en s’adressant aux membres du conseil municipal.
Rappelons que l’avis d’imposition des Grandbasilois s’est vu augmenter d’environ 30 % depuis 2018.
« Je ne tiens pas à me reconstruire une vie culturelle, laisse-t-il savoir en entrevue dans un café. Elle était ici [à Saint-Basile-le-Grand]. » Passer maître dans l’art de rédiger des poèmes, il n’a pas l’intention de déposer son crayon. « Je ne vais jamais arrêter d’écrire. »
Il revient sur ses débuts à Saint-Basile-le-Grand en tant que bénévole et poète qui souhaitait démocratiser la poésie et la rendre accessible à un grand public. Il se dit « reconnaissant et plein de gratitude » pour la Ville, puisque c’est grâce à elle s’il a pu continuer sa folie et la partager avec les citoyens. « Josée LaForest a été la première à m’accueillir. Elle m’a aidé à ouvrir des portes, elle m’a présenté aux bonnes personnes. France Goyette, la directrice de la bibliothèque, m’a aussi ouvert les portes pour présenter la Soirée Harpe et poésie. Le maire, Yves Lessard, a toujours été présent. À l’époque où il était député du Bloc québécois, il m’avait coaché afin que je présente un dossier pour devenir le poète officiel du parlement canadien », relate M. Piel, qui souligne aussi le « travail professionnel » de Julie et Stéfanie, au Service de la culture.
Malgré son départ, il dit ne pas couper les ponts avec Saint-Basile-le-Grand, qu’il considère comme sa ville d’adoption. Bien qu’il s’éloigne, il tient à conserver ses liens avec les professionnels de la santé. « Mon médecin de famille, les suivis à l’hôpital, mon dermatologue… je garde tout par ici pour mes soucis de santé. »
Pierre Poulin-Piel demeure encore ici quelques jours. Son déménagement est ensuite prévu pour la dernière semaine d’octobre. Dans son nouveau logis, il profitera des prochaines semaines pour les préparatifs des Fêtes. « C’est après, autour du 15 janvier, que je vais sentir une sorte de vide… »