Pas de gros impacts dans la région

Mise en application de la loi sur le bronzage

Depuis lundi, les salons de bronzage sont interdits de vente de services auprès des jeunes de moins de 18 ans. C’est ce qu’a décidé le gouvernement du Québec en adoptant, en juin dernier, la Loi visant à prévenir les cancers de la peau causés par le bronzage artificiel (projet de loi 74). Selon deux commerces de bronzage artificiel interrogés dans la région, l’entrée en vigueur de la loi ne change en rien à leur chiffre d’affaires, puisque la portion de leur clientèle composée de mineurs ne dépassait pas les 2 %.

Au Québec, ce sont plus de 1 000 salons de bronzage qui sont touchés par le projet de loi 74. D’un angle plus local, cette nouvelle loi n’occasionnera pas trop de dégâts financiers. À cet effet, Josée Caron, propriétaire du salon Bronzage Andrailine à Saint-Bruno, était déjà très rigoureuse sur l’accès à ses cabines auprès de la jeune clientèle, avant même que le gouvernement ne décide d’aller de l’avant avec la loi. « Les jeunes devaient nous présenter une pièce d’identité pour nous prouver leur âge. S’ils étaient mineurs, nous demandions à parler à un parent pour obtenir son autorisation », raconte-t-elle. Même refrain du côté d’un autre salon de bronzage de la région, dont la propriétaire souhaite conserver son anonymat, et pour qui l’arrivée de la loi ne bouleversera pas sa clientèle habituelle.

Cette loi, qui vise d’abord à prévenir les cancers de la peau causés par le bronzage artificiel en interdisant son accès aux personnes mineures, devait entrer en vigueur le 6 juin prochain, mais le ministre de la Santé et des Services sociaux, Réjean Hébert, a recommandé au gouvernement d’agir plus rapidement. Le Québec suit maintenant le pas des provinces de la Nouvelle-Écosse et de la Colombie-Britannique, qui interdisaient déjà l’accès aux salons de bronzage aux mineurs.

Le ministère de la Santé envisage de réviser la loi tous les cinq ans. Rappelons que celle-ci oblige également les commerces de bronzage à déclarer leurs activités au registre des entreprises et à afficher des mises en garde. Elle permettrait de plus la mise en place de mécanismes d’inspection des commerces par le ministère, de même que la possibilité, pour une municipalité qui le désire, de se doter de sa propre équipe d’inspecteurs.

Rigueur et professionnalisme

Avec tous les messages négatifs sur les effets du bronzage artificiel qui ont été diffusés au cours des dernières années, et qui ont entre autres conduit le gouvernement québécois à légiférer au sujet de ces services, Mme Caron est peinée de la mauvaise réputation que subissent les salons aujourd’hui.

« N’importe qui peut ouvrir un salon de bronzage, mais ce ne sont pas tous les employés et propriétaires qui sont formés et informés adéquatement. Pour ma part, tout mon personnel a sa formation complète et, régulièrement, reçoit des formations complémentaires. Ainsi, nous sommes en mesure de répondre à toutes les questions des clients et de les conseiller au mieux de nos connaissances, explique Mme Caron. Si tous les salons de bronzage avaient fait preuve de la même rigueur que plusieurs d’entre nous ont montrée, la situation serait tout autre aujourd’hui. »

Attention aux contrevenants

L’exploitant d’un salon de bronzage qui contrevient à l’une des dispositions de la loi commet une infraction. Il est alors passible d’une amende de 500 $ à 5 000 $, s’il s’agit d’une personne physique, et de 1 500 $ à 15 000 $, dans les autres cas. Les mineurs ne sont pas exclus au règlement. S’ils payent pour des services de bronzage artificiel, ils seront eux aussi passibles d’une amende, de 100 $ maximum.