Pas de développement à court terme
Forêt des Sacrés-Cœurs
Depuis quelques années, la conservation des milieux naturels est un sujet brûlant à Saint-Bruno. Après le cas du Boisé des Hirondelles, voilà que des informations circulent quant à un possible projet de développement résidentiel dans un autre boisé, surnommé la Forêt des Sacrés-Cœurs, adjacent au Pensionnat des Sacrés-Cœurs. Le journal Les Versants s’est penché sur la question.
Mentionnons en premier lieu que cet espace boisé est divisé en six lots et que, selon le rôle d’évaluation 2010-2012, un particulier, une congrégation religieuse et un groupe de citoyens se divisent leur propriété.
Les informations révélées un soir de conseil municipal concernant le projet de développement résidentiel touchent plus particulièrement le lot de Jean-Paul Lamarre, propriétaire d’environ 283 000 pieds carrés de terrain depuis 50 ans.
En 2009, la Ville de Saint-Bruno changeait le zonage de ces six lots, soit de « parc public » à « résidentiel ». Comme le souligne Me Claude Lamarre, fils de Jean-Paul Lamarre : « À partir du moment où le terrain est zoné résidentiel, évidemment, ce que l’on veut, c’est essayer d’en tirer profit. Maintenant, comment le faire, là est la question à un million de dollars. Nous savons que le sujet est épineux à partir du moment où l’on parle de développement résidentiel au pourtour du parc du Mont-Saint-Bruno; nous en sommes tout à fait conscients. »
Patience
Le père et le fils ne sont pas pressés de développer à court terme, mais ils ne cachent pas qu’ils ont déjà une idée en tête. « Ça fait longtemps qu’on pense à un projet et, depuis que le terrain est zoné résidentiel, on y pense un peu plus. Mais, entre l’intention et la possibilité de le réaliser, nous savons que la marche peut être longue. Nous ne sommes pas pressés », indique Claude Lamarre. D’ailleurs, aucune demande ni dossier formel n’ont encore été déposés à la Ville.
Si développement il y a, Messieurs Lamarre ne pensent en aucun cas procéder à de la coupe à blanc, ni même à dynamiter, à excaver le sol, à ouvrir des rues, à couler de l’asphalte ou à installer du gazon. Le terrain serait conservé dans son état actuel. « Idéalement, nous voudrions développer de façon non traditionnelle. Pour nous, il n’est pas question de faire un développement comme celui prévu dans le Boisé des Hirondelles. Il s’agirait plutôt de bâtir trois ou quatre maisons, d’une superficie maximale de 1 000 pieds carrés, posées sur pilotis, sur d’immenses parcelles de terrain. »
À l’état naturel, pour le bien-être des élèves
Quant aux quatre lots appartenant aux religieuses des Sacrés–Coeurset de l’Adoration, totalisant près de 857 000 pieds carrés, ils sont loués gratuitement au Pensionnat des Sacrés-Cœurs, depuis sa construction en 1955.
Selon Sœur Anita Beauregard, responsable de la communauté, les religieuses ont l’intention de laisser le tout dans son état actuel, naturel, pour le bien-être des élèves, entre autres pour des projets reliés au Réseau des écoles associées de l’UNESCO du Québec, duquel le Pensionnat est membre depuis 2007. Une rencontre a d’ailleurs eu lieu la semaine dernière avec le conseil d’administration du Pensionnat. « Nous avons manifesté de façon très officielle aux religieuses notre désir de faire l’acquisition des terrains, d’indiquer Sylvie Archambault, présidente du CA. Notre but n’est pas de développer, mais plutôt de les utiliser tels quels. » La démarche de négociation est en cours. Une seconde rencontre devrait avoir lieu entre les deux parties dans six mois.
Enfin, deux des six propriétaires du dernier lot de la Forêt des Sacrés-Cœurs, qui ont été contactés par le journal, n’ont pas retourné l’appel.