Paramédicaux: de plus en plus des femmes

Selon la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM), les femmes sont de plus en plus nombreuses à effectuer le métier d’ambulancière paramédicale, un emploi qui était autrefois majoritairement réservé aux hommes. Portrait de Christine Perron et Mélanie Cauvier, deux paramédicales chez Ambulance Demers qui ont vu la profession évoluer pour faire une place aux femmes.  

Christine Perron est ambulancière paramédicale depuis 18 ans. « Quand j’ai fait mon cours, on était quatre filles sur 25 étudiants et quand on a fini on n’était plus que deux», dit la Grandbasiloise. Aujourd’hui, les données recueillies par les organismes tels que la CETAM indiquent qu’il y a de plus en plus de femmes qui graduent des cégeps et qui travaillent en soins préhospitaliers d’urgence (SPU). 

Selon la technicienne en SPU, en près de vingt ans, beaucoup de choses ont changé dans cet emploi, qu’elle et sa collègue Mélanie Cauvier considèrent comme « le plus beau métier du monde. » 

Parmi ces changements, il y a la culture sexiste qui régnait au sein des personnes qui oeuvraient dans le domaine. « C’était un métier à l’époque qui était extrêmement physique. Les civières pesaient 90 livres et il fallait les amener partout », dit Christine. « Quand on a commencé, on devait vraiment faire notre place. On avait confiance en mes capacités mentales, mais je devais faire mes preuves par rapport à mes capacités physiques. »

« Quand j’ai fait mon cours, on était quatre filles sur 25 étudiants et quand on a fini on n’était plus que deux», Christine Perron, technicienne en soins préhospitaliers d’urgence

À cause de cet aspect physique, des commentaires déplacés, elles en ont entendu, autant de la part de leurs coéquipiers que des patients. « Elle, est-ce qu’elle va être capable de me lever? Ou encore des personnes qui choisissent de marcher plutôt que d’embarquer sur la civière pour être sûrs qu’on ne les échappe pas », dit Mélanie. « À l’époque, on entendait parfaitement les hommes dire qu’ils ne travailleraient pas avec des filles. Ou encore mentionner qu’on était mieux de tenir notre bout de la civière. » 

Pour Christine Perron, les technologies, telles que celle qui permet de faire monter mécaniquement la civière dans l’ambulance, facilitent grandement le travail des ambulanciers. (Photo: courtoisie Christine Perron)

Changement de culture

Aujourd’hui, ces commentaires n’existent plus de la part de leurs coéquipiers et les deux collègues s’entendent pour dire qu’elles ont leur place dans le domaine. Pour elles, les nouveaux équipements disponibles dans les ambulances y sont pour quelque chose, notamment parce qu’ils ont réduit la quantité d’efforts physiques qui sont nécessaires pour que les paramédics puissent déplacer les patients. 

Avec cette diminution de l’effort physique, les ambulancières peuvent se concentrer sur l’aspect plus psychologique lié à leur emploi, un aspect pour lequel elles sont parfois mieux placées pour intervenir que leurs collègues masculins. « Si on arrive dans un endroit avec des enfants, on a remarqué que les femmes ont plus de facilité. Si une femme a été agressée, c’est plus facile quand c’est une femme qui intervient parce qu’elle a une autre approche différente pour agir. On a des capacités comme ça », dit Christine Perron. Ces capacités sont d’ailleurs grandement utiles aux ambulancières présentement, avec toutes les nouvelles réalités créées par la pandémie de COVID-19.  

Question aux lecteurs: Que pensez-vous de la place accordée aux femmes dans les métiers plutôt attribués aux hommes au Québec?