On ouvre les frontières à la main-d’oeuvre française à Sainte-Julie

La Ville de Sainte-Julie s’associe avec une agglomération française pour attirer de la main-d’œuvre temporaire dans les entreprises julievilloises qui en manquent.

Sainte-Julie a officialisé, vendredi, une entente de partenariat avec la Communauté d’agglomération de Béthune-Bruay, Artois Lys Romane, en France, pour embaucher des travailleurs temporaires âgés de 18 à 35 ans dans les entreprises locales en manque de main-d’œuvre. Les deux organisations municipales s’étaient donné rendez-vous sur une plateforme numérique pour annoncer la nouvelle.

« Cette première au Québec », comme le dit le maire de Sainte-Julie, Mario Lemay, est soutenue par le ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères en France dans le cadre du Fonds franco-québécois pour la coopération décentralisée (FFQCD).

L’entente sera officiellement signée au mois d’octobre, lors de la visite de représentants de la Ville de Sainte-Julie en France.

« On a commencé par annoncer officiellement le partenariat. Maintenant, on va lancer l’appel de candidatures. » – Olivier Gacquerre.

Naissance du projet

Le projet est né en 2019, lorsque des représentants de Sainte-Julie ont pris part à une mission en France, une mission qui concernait les villes intelligentes. « Suzanne Roy (NDLR – alors mairesse de Sainte-Julie, aujourd’hui députée de Verchères et ministre de la Famille) a rencontré le maire de Béthune et ce dernier a évoqué son souhait d’offrir davantage d’opportunités aux jeunes de sa ville. Comme à Sainte-Julie, nous étions bien au fait de la pénurie de main-d’œuvre qui frappe les entreprises d’ici, on a pensé à cette solution gagnant-gagnant », d’expliquer M. Lemay.

Juste à Sainte-Julie, aujourd’hui, 750 postes sont à pourvoir, selon les estimations du Service de développement économique de la MRC de Marguerite-D’Youville.

Ce partenariat permettra à un maximum de 10 jeunes venus de la France de vivre une expérience de travail de deux ans dans les entreprises de Sainte-Julie. « On a commencé par annoncer officiellement le partenariat. Maintenant, on va lancer l’appel de candidatures », indique le maire de Béthune et président de la Communauté d’agglomération de Béthune-Bruay, Artois Lys Romane, Olivier Gacquerre.

Les postes à pourvoir à Sainte-Julie sont dans le domaine de la fabrication, du commerce de détail et de la restauration. Le maire de Sainte-Julie précise que « Les postes à pourvoir ne nécessiteront pas de qualification particulière. Il y aura des emplois de journalier, commis de réception expédition, commissionnaire, concierge gardien de sécurité, cuisinier, chef de quart de travail ou encore caissier ».

Actuellement, trois entreprises ont signalé leur intérêt à Sainte-Julie : Peterbilt, Novatech et McDonald’s.

« On débute avec trois entreprises, et le succès de cette première expérience permettra à d’autres entreprises de se joindre à ce projet », espère M. Lemay. 

Logés

Sainte-Julie a passé une entente avec le promoteur immobilier Localia, et un bâtiment est en ce moment en construction sur son territoire pour accueillir les futurs travailleurs. « Ce sera une formule en colocation. En octobre prochain, il y aura en France une mission de recrutement et au printemps 2024, des jeunes de 18 à 35 ans viendront au Québec pour deux ans », ajoute M. Lemay.

Agglomération de Béthune

La Communauté d’agglomération de Béthune Bruay, Artois Lys Romane, regroupant 100 communes, soit près de 280 000 habitants, est la première intercommunalité du Pas-de-Calais (région Hauts-de-France) et l’une des plus grandes communautés d’agglomération de France. C’est un territoire jeune, en pleine mutation (36,7 % de la population a moins de 29 ans), qui place l’emploi et la formation au cœur de ses priorités afin de pouvoir répondre aux attentes de ses entreprises et de garantir des emplois qualifiés à ses habitants (près de 78 000 emplois recensés, un taux de chômage en baisse de 8,3 %).

« Nous avons des opportunités, ici. Le Québec n’est pas vu comme une échappatoire de ce que vit la France qui serait condamnée au chômage. Aujourd’hui, nos jeunes sont connectés et ils ont envie de voyager. Ils prendront le meilleur des deux pays », de conclure M. Gacquerre.