Nouveau projet de pédagogie alternative

Dès la prochaine rentrée scolaire, l’École primaire Le Rucher de Sainte-Julie accueillera les premiers groupes de pédagogie alternative de la Commission scolaire des Patriotes (CSP).
Cela fait plusieurs années qu’un groupe de parents demandait à la commission scolaire de mettre sur pied une école alternative à l’École Le Rucher. Or, à la suite d’une consultation publique au printemps dernier, les commissaires ont constaté l’engouement pour un tel projet, mais pas tel que soumis à la consultation. Le Conseil est donc allé de l’avant avec un volet de pédagogie alternative au sein de l’école plutôt qu’une école entière. Alors qu’au Québec se trouvent une trentaine d’écoles primaires alternatives, il s’agit d’une première dans la CSP.
Donc, dès septembre, il y aura un nouveau groupe pour chacun des trois cycles scolaires. Il n’y a pas de groupe de pédagogie alternative pour le préscolaire.
Après plus d’un an de travail, la directrice de l’école, Annie Larouche, affirme que son école est prête à se lancer dans cette aventure : « Ici, c’est une école qui s’y prête bien. On a travaillé fort et on s’est questionné à savoir si notre milieu est prêt pour accueillir ce genre de pédagogie et on s’est rendu compte qu’on a beaucoup d’enseignantes qui font autrement à l’intérieur de notre école, donc c’est un terreau fertile. »

« J’ai senti une belle atmosphère, on est content de la belle réponse positive et de la curiosité des parents, je sens que ce projet va bien s’implanter. » – Annie Larouche

Que signifie une pédagogie alternative?

Le but de ce projet de pédagogie alternative est d’offrir des compétences qui sont en lien avec le programme de formation québécois, mais avec une pédagogie innovante. « On voulait surtout permettre aux enfants de développer leur autonomie, leur stratégie d’organisation et de justifier leurs choix, tout ça dans un univers créatif et ouvert sur le monde », explique-t-elle.
L’École Le Rucher a présenté quatre duos de valeurs, qui sont comme des aptitudes à développer chez les élèves. Il s’agit de l’engagement et la démocratie participative, le respect et la liberté, l’autonomie et la responsabilisation ainsi que la réalisation de soi et le sens communautaire.
La pédagogie alternative se différencie de la pédagogie régulière par son focus sur l’élève, mais aussi sa famille, car l’implication des parents est obligatoire. Ils doivent prendre part à la vie en classe à raison d’une heure par semaine. L’enseignement se fait en sous-groupes de manière plus personnalisée, tout comme les méthodes d’évaluation qui sont plus individualisées grâce aux entretiens. De plus, ce sont les enfants qui gèrent leur horaire et leurs projets personnels, en collaboration avec leur enseignant. « On mise sur des apprentissages qui ne sont pas uniformisés, on leur propose des façons d’apprendre multiples. »

Journées différentes, mêmes apprentissages

Bien que les heures d’école soient les mêmes pour tous les élèves, l’horaire des classes alternatives sera un peu différent. Chaque matin et chaque fin de journée, des assemblées auront lieu afin de discuter de l’horaire, de l’organisation et des activités. L’horaire inclut quelques ateliers d’écriture, de lecture, des périodes de décloisonnement où les trois groupes pourront se côtoyer, etc. Une chose ne changera pas, ce sont les périodes de spécialisation, comme l’anglais, la musique, etc. Il reste plusieurs trous dans la grille horaire afin de permettre aux enfants de choisir ce qu’ils vont faire.
Tout au long de l’élaboration du projet, l’École Le Rucher était accompagnée d’un comité, incluant une coordonnatrice pédagogique de la CSP. Celle-ci assure que le contenu scolaire, c’est-à-dire le programme de formation et la progression des apprentissages, allait être respecté à la lettre. Les élèves auront le même nombre d’heures dans chaque matière, comme en mathématique ou en français. « On y tient mordicus », dit-elle. Les élèves passeront les évaluations ministérielles comme tous les autres, par contre, il n’y aura pas d’évaluation traditionnelle en dehors de ces épreuves.

À qui s’adresse ce projet?

Si ce projet convient aux valeurs et à la disponibilité des parents, tous les élèves sont les bienvenus, incluant ceux ayant un trouble du déficit d’attention, un trouble du spectre de l’autisme, de la dyslexie, etc., tant que les parents sont sûrs qu’ils évolueront positivement dans un endroit non conventionnel. Après la période d’inscription, les élèves seront choisis à la pige.
Le projet de pédagogie alternative a été présenté aux parents de la CSP le 24 janvier dernier. La directrice était très contente de l’accueil. « J’ai senti une belle atmosphère, on est content de la belle réponse positive et de la curiosité des parents, je sens que ce projet va bien s’implanter », a-t-elle dit après la rencontre.