Séance publique pour Northvolt : une rencontre attendue
Le 29 février 2024, des fonctionnaires de différents ministères s’adonnaient à une présentation au centre civique Bernard Gagnon à Saint-Basile-le-Grand afin de répondre aux préoccupations des citoyens en lien avec l’implantation de l’usine Northvolt. Les citoyens étaient également invités à prendre la parole lors d’une période de questions.
Remise à deux reprises l’automne dernier, la séance d’information du gouvernement a finalement eu lieu à Saint-Basile le 29 février.
Présentation
Les fonctionnaires issus des ministères de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, des Transports et de la Mobilité durable ainsi que de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie ont mené une présentation d’une heure au début de la séance.
Avec trois représentants, le Ministère de l’Économie a conduit son exposé sur la stratégie québécoise de développement de la filière batterie en décrivant la place du Québec sur la chaîne de valeur de cette industrie. Les trois délégués précisaient également que le seul site québécois répondant à l’ensemble des critères pour l’implantation de Northvolt est celui de l’ancienne CIL.
La présentation des trois fonctionnaires du ministère de l’Environnement expliquait le processus d’évaluation d’analyse d’une demande d’autorisation ministérielle. Le Ministère réitérait que « Northvolt se conforme à toutes les exigences réglementaires » justifiant la délivrance de la première autorisation ministérielle, le 8 janvier dernier. Les autorisations à venir concernent la construction du bâtiment, son exploitation et les rejets hydriques et atmosphériques. Aucune échéance n’a été précisée à ce sujet. Les représentants exposaient aussi les mesures de rétablissement des espèces fauniques en indiquant les zones qui seront protégées sur le site, notamment l’habitat du petit blongios, un oiseau aquatique.
Du côté du ministère des Transports, la présentation concernait le concept d’aménagement de l’accès temporaire au site par la route 116. Celui-ci restant « à définir », les deux représentants indiquaient que cet accès devrait être en fonction « pour la fin de l’été 2024 ». Ils mentionnaient également le processus d’étude d’opportunité « afin de déterminer la meilleure façon d’accéder au site de façon permanente ».
Enjeu de circulation
Au sujet de travaux de réfection prévus dans le secteur, le Ministère des Transports énonçait des projets d’asphaltage sur des tronçons des routes 116 et 223. Il n’était pas question d’un réaménagement de plus grande envergure pour ces routes, au désarroi de quelques citoyens s’exprimant sur l’enjeu de la mobilité. « Est-ce que, s’il vous plaît, vous pouvez nous donner des réponses concrètes? Peut-être que vous n’utilisez pas beaucoup [nos routes]. Moi, je [les] utilise et [j’envisage] de gros impacts », exprimait Loic Brignou, un Grandbasilois qui se montre insatisfait des interventions prévues par le ministère pour limiter les effets négatifs sur la circulation locale et la sécurité routière.
Période de questions
À 21 h 30, heure prévue pour la fin de la séance d’information, une dizaine de personnes faisaient encore la file pour poser leurs questions. C’est à 23 h que la séance s’est terminée, après avoir donné la parole à tous ceux qui souhaitaient s’exprimer.
« Je suis favorable au projet », affirme M. Brignou en guise d’introduction pour son intervention. « Je voudrais juste que l’on aie du concret et de la transparence » au sujet de la façon de traiter des enjeux qui affecteront la population locale, soutient-il. « La réalité, c’est que l’on n’apprend rien ce soir », se désole le citoyen.
Absence de ministres
Plusieurs membres de l’assistance, pour ou contre le projet, signifiaient leur mécontentement quant à l’absence de ministres lors de cette rencontre, qui était très attendue. « S’ils ne se présentent pas pour le plus gros projet privé du Québec, ils vont se présenter pour quoi? », commente M. Brignou.
Pour Robert Lapierre, un Grandbasilois de longue date, la rencontre s’est avérée satisfaisante : « Je me sens très informé. »
L’absence de ministres ne choque pas le citoyen, qui considère que les fonctionnaires présents possèdent la compétence de répondre aux questions. « Je crois que les gens qui ne sont pas satisfaits des réponses n’ont simplement pas confiance en leur gouvernement », considère-t-il.
Une audience agitée
L’effervescence de la salle comble nécessitait un rappel à l’ordre répété de la part de l’animateur de la séance. Les fonctionnaires, qui n’acceptaient aucune question de la part des médias, semblaient tendus devant l’agitation de la foule qui « donnait lieu à une période de questions plus confrontante qu’hier » lors de la séance à McMasterville, remarque Jacinthe Villeneuve, l’une des porte-paroles du Comité action citoyenne (CAC) militant pour la tenue d’un BAPE avant la construction de Northvolt.