#Monjournaljytiens

Les médias locaux connaissent une transformation importante ces dernières années partout au Québec. Une situation que n’accepte pas Marie-Andrée Prévost, comme une grande partie des citoyens qu’elle a rencontrés. Elle en appelle à la responsabilité des gouvernements.
D’après Marie-Andrée Prévost, cette transformation n’est pas faute d’intérêt que portent les citoyens à leurs journaux locaux. « J’étais tannée de me faire dire que les journaux, ça ne marchait plus, que ce n’était plus important dans les régions. C’est ce que l’on entend souvent dans des études marketing, mais on n’entend jamais les Québécois sur le sujet », explique la propriétaire de VIVA média présent dans la région de Vaudreuil-Soulanges en Montérégie, et instigatrice de l’initiative.
Alors, elle a décidé de prendre sa caméra et d’aller recueillir des témoignages partout au Québec pour connaître l’affection que portent les citoyens à leurs hebdomadaires.
« Tout au long de mon parcours, j’ai vu que les gens aiment être informés sur l’actualité de leur communauté, mais ils ne le disent pas. Ils prennent la présence des journaux locaux comme quelque chose d’acquis, qui n’a donc pas besoin d’être défendu. J’ai posé la question aux citoyens à savoir comment ils réagiraient s’ils savaient qu’on allait disparaître. J’ai été rassurée », explique-t-elle. Sur l’ensemble des témoignages recueillis, une seule personne lui aurait répondu que la disparition des journaux locaux ne changerait rien pour elle, mais n’a pas accepté d’être filmée dans la petite vidéo mise sur le site spécialement créé pour l’occasion www.monjournaljytiens.ca.

« Pourquoi doit-on se battre pour informer les citoyens? » – Marie-Andrée Prévost

« C’est une vague d’amour populaire pour les journaux locaux que je veux provoquer. Je crois que les citoyens ont un bout à faire s’ils veulent garder leur média de proximité en disant qu’il est important pour eux. Il n’est pas normal que les gouvernements investissent plus dans Google et Facebook en publicité que dans les médias locaux. Pire, pourquoi enlever les avis publics aux journaux dans ce nouveau projet de loi 122? Pourquoi doit-on se battre pour informer les citoyens? Une salle de presse qui ferme, cela n’a jamais été bon pour la démocratie », affirme Mme Prévost, qui a pris la résolution de poursuivre son combat en recueillant les soutiens des Québécois.

Aides budgétaires d’Ottawa

À Ottawa, le dernier budget n’a rien apporté de nouveau pour remédier à la crise des médias. Cependant, Michel Picard, député fédéral de Montarville, explique qu’il y aura « des changements législatifs à prévoir découlant des consultations publiques que la ministre Mélanie Joly effectue sur l’avenir numérique au Canada ».
Le budget confirme ces intentions : « En cette ère numérique, le gouvernement est aussi conscient que les industries médiatiques canadiennes, ainsi que les systèmes qui assurent la diffusion et l’échange d’idées, évoluent de manière fondamentale. Afin de garantir que les Canadiens continuent à profiter d’un Internet ouvert et innovateur, le gouvernement propose d’examiner et de moderniser la et la . Dans ce cadre, le gouvernement examinera des questions comme les télécommunications et la création de contenus à l’ère numérique, la neutralité et la diversité culturelle d’Internet, et la façon d’assurer un avenir plus solide aux médias canadiens et à la création de contenu canadien. D’autres détails sur l’examen seront annoncés au cours des prochains mois », pouvait-on y lire.

Aides budgétaires de Québec

« Au Québec, les productions diffusées sur la plupart des médias bénéficient de subventions ou de crédits d’impôt. Tous, sauf les journaux », indique Mme Prévost. C’est aujourd’hui moins vrai. Dans son dernier budget, Québec a fait un premier pas pour venir en aide à la presse écrite, un premier geste jugé par contre « insuffisant » par la Coalition pour la pérennité de la presse d’information au Québec, dont font partie le Groupe Capitales Médias, , Hebdos Québec et TC Transcontinental.