Michèle Archambault s’oppose aux travaux du sud 116 : une décision qui s’explique mal à la Ville

La conseillère de l’opposition, Michèle Archambault, s’oppose à l’octroi de contrat pour les travaux de construction de bordures, de trottoirs et de pavage au sud 116, par principe idéaliste. Cette contestation, soulevée lors de la dernière séance du conseil municipal, a fait bondir les autres élus municipaux, plus particulièrement Joël Boucher, responsable du quartier.

Les rues concernées par ces travaux sont : de l’Hamamélis, des Bolets, des Coprins, des Chanterelles, des Girolles, des Libellules, des Monarques, des Morilles, des Pleurotes, des Saturnies, du Tamaris et le Grand Boulevard Ouest. Parmi celles-ci, cinq ont déjà reçu une première couche de pavage (Hamamélis, Libellules, Monarques, Tamaris et Grand Boulevard Ouest). Il ne resterait donc plus que la couche finale pour ces dernières (la première dans le cas des autres) ainsi que les bordures, les trottoirs et le dessin de la piste cyclable sur Grand Boulevard Ouest.

« On parle ici de développement du sud 116 au détriment d’une portion du territoire où il y a des milieux naturels. Étant donné que l’on parle de continuer du développement là, je préfère m’y opposer », a indiqué Mme Archambault, au moment de se prononcer pour l’adoption de la résolution. 

Conseiller du district # 3, où se situe le sud 116, Joël Boucher trouve inacceptable qu’une élue s’oppose à fournir aux résidants de ce secteur les mêmes conditions offertes à tous les Montarvillois,. « En votant contre l’octroi du contrat pour ces travaux, la conseillère nie le droit aux propriétaires de maisons de jouir d’une rue salubre qui corresponde à une qualité de vie équivalente à celle de tous les citoyens de Saint-Bruno », indique M. Boucher.

En entrevue avec Les Versants, Mme Archambault a précisé le choix de sa décision. En fait, elle ne s’oppose pas à ce que les résidants du secteur aient accès à ces services, mais plutôt au développement de cette section de la ville et elle souhaite ouvrir les discussions concernant ce dossier. « Ce n’est pas nouveau que je m’affiche pour une nouvelle approche de développement qui serait plus durable et qui préserverait les milieux naturels au sud 116. J’ai voté contre cette résolution pour garder ma ligne de pensée en lien avec le développement dans ce secteur de la ville », explique-t-elle.

Dans le doute, voter contre

Joël Boucher tient à rappeler que la première résolution des travaux commandés avait été adoptée à l’unanimité en juin 2009, avant l’entrée en poste de Michèle Archambault. À cette époque, la municipalité s’était alors engagée auprès des fournisseurs pour que la construction des bordures, des trottoirs et le pavage des rues soient effectués en totalité. « En politique, on ne peut pas remettre en question les décisions prises antérieurement, surtout lorsque des engagements se concrétisent en réalité », mentionne le conseiller.

Par son objection, Mme Archambault estime avoir choisi le clan « le moins mauvais ». N’ayant eu accès aux documents de la résolution que la veille de l’assemblée, alors qu’ils étaient disponibles deux jours auparavant, la conseillère a préféré voter contre, par « manque d’information ». « Je ne demandais pas mieux que d’aller voir sur place les rues en question, pour mieux assimiler le dossier, mais le problème est que j’ai manqué de temps. Alors, quand j’ai un doute, j’aime mieux m’y opposer, par principe, prudence et pour reporter la discussion. »

Une précision importante à ne pas écarter est que les élus ne peuvent s’abstenir de voter, par la loi; c’est pour ou contre. C’est ce qui justifie les quelques votes de la conseillère faits par principe, à ses dires.

Se mettra-t-elle les résidants à dos? Ce sera à voir. « Je trouverais cela dommage que les résidants m’en veuillent, parce qu’en fait je ne recule aucun délai. Je pense seulement que c’est important que quelqu’un se tienne debout face à la Ville pour apporter la discussion des milieux naturels », conclut-elle.