Matthew Dubé n’oubliera jamais
Fusillade au Parlement d’Ottawa
Le député néo-démocrate de Chambly – Borduas, Matthew Dubé, qualifie l’attentat du mercredi 22 octobre survenu à Ottawa comme une « longue journée qu’il n’oubliera jamais », ajoutant qu’il a vécu le moment le plus épeurant de sa vie.
Au lendemain de cette sombre journée pour le Canada, Matthew Dubé s’est confié au journal Les Versants. « Dans les circonstances que l’on connaît, oui, je vais bien. Depuis que nous sommes sortis du « lockdown » hier soir, vers 21 h 30, ça va mieux. Le retour au Parlement ce matin et la longue ovation destinée au sergent d’armes Kevin Vickers à la Chambre des communes ont été des moments très émouvants. Monsieur Vickers a sauvé nos vies. Ce retour immédiat est un geste important pour la démocratie », mentionne Matthew Dubé.
Lors de ce retour à la Chambre des communes, jeudi, le député de Chambly – Borduas a non seulement été témoin de l’ovation au sergent d’armes, mais aussi de l’accolade entre le premier ministre, Stephen Harper, et le chef de l’opposition officielle, Thomas Mulcair. « Toute partisanerie a été mise de côté. Vous savez, il y a souvent des adversaires, mais il n’y a jamais d’ennemis entre partis politiques. Les câlins entre messiers Harper et Mulcair viennent prouver cela », d’indiquer Matthew Dubé.
Retour sur l’incident
Réunis en caucus comme tous les mercredis, les députés du NPD ont été alertés par du bruit provenant du hall d’honneur du Parlement. « Il y a des travaux effectués sur la colline, et au départ, je croyais qu’il s’agissait des bruits de la construction qu’on entendait. Mais ensuite sont venus les coups de feu. Lorsqu’un agent de sécurité est venu se barricader avec nous en s’assurant que notre porte resterait fermée et qu’il nous a dit de nous coucher à plat ventre, c’est à ce moment-là que j’ai compris qu’il s’agissait d’une attaque. Nous nous cachions sous les tables. Nous avons été protégés par ce garde de sécurité », raconte le député.
Confiné ensuite avec des collègues pendant des heures dans un autre lieu pour assurer sa sécurité, Matthew Dubé explique qu’il était entouré de « bon monde », mais qu’un sentiment d’incertitude planait autour d’eux. Pendant ce « lockdown », il en profitera pour communiquer avec ses proches, mais surtout avec sa conjointe, qui travaille également sur la colline parlementaire. Après s’être assuré de sa sécurité, Matthew Dubé a suivi le déroulement des événements par les réseaux sociaux et la télévision. « Tout le monde était aux aguets, mais tous se tenaient debout, ensemble. J’avais des collègues avec moi qui avaient alors des enfants à la maison, à l’école. C’était éprouvant pour eux », poursuit-il.
Enfin, selon lui, l’uniforme des Forces armées canadiennes (on a interdit à leurs membres de le porter dans les lieux publics) doit être respecté plutôt qu’être la cible de gestes haineux. « En même temps, je comprends les directives des Forces armées, et il faut être solidaires avec ces gens, mais je trouve que c’est très troublant pour une démocratie. »
