Manifeste et pétition contre l’intimidation

Saint-Bruno-de-Montarville

Après le Manifeste des enfants de la Fondation du Dr Julien, une pétition court pour la mise en place de mesures contre l’intimidation.
Ce sont les quatre mères de Saint-Bruno-de-Montarville, dont les enfants ont été intimidés à l’Académie des Sacrés-Cœurs, qui continuent leur lutte contre l’intimidation en allant chercher un appui auprès de la Fondation du Dr Julien et en soumettant cette pétition.

Un cri du cœur

Dans ce manifeste, 11 jeunes âgés de 9 à 19 ans d’écoles publiques et privées dénoncent le manque de considération des adultes responsables lorsqu’ils ont avoué être victimes d’intimidation. « Nous éprouvons les sentiments d’injustice, d’humiliation, d’impuissance, d’abandon et d’être seuls en mer devant le manque d’intérêt des adultes responsables de nous protéger dans le milieu scolaire et face à l’absence de conséquence réelle pour nos intimidateurs et agresseurs », est-il écrit.
Ces jeunes déplorent le manque d’action, décrivent les blessures qu’ils portent encore, proposent des mesures envers les intimidateurs et utilisent leur voix pour faire valoir leurs droits.
Le manifeste est sorti d’une rencontre entre la Fondation du Dr Julien et les enfants, où ils ont pu témoigner de l’intimidation, du harcèlement et des voies de fait. Cette initiative permet de donner plus de poids aux demandes qui ont été faites au ministère de l’Éducation sans exposer leurs enfants. « Avec ce manifeste, on déclare qu’il faut que les enfants en général soient au cœur du débat, sans les personnifier, pour faire reconnaître leurs droits », développe Christine Gingras, une autre des mères.

« Avec ce manifeste, on déclare qu’il faut que les enfants en général soient au cœur du débat, sans les personnifier, pour faire reconnaître les droits des enfants »           – Christine Gingras

Selon celle-ci, l’implication de la Fondation du Dr Julien permettra de faire du bien-être des enfants une priorité : « Nous sommes allées le voir pour conscientiser la population et le gouvernement de l’impact de l’intimidation dans la vie des enfants, des séquelles psychologiques, sur la santé et sur le développement. »
De plus, la Fondation du Dr Julien et la Fondation Jasmin Roy ont écrit une lettre d’appui au gouvernement. « Ils ont vu leurs droits bafoués, dont leur droit à l’éducation, à la santé, à la protection, à la non-discrimination, à l’égalité devant la loi et au respect de nos libertés et droits civils […] Comme adultes, nous avons la responsabilité de protéger les enfants et d’assurer leur sécurité », peut-on y lire.

Pétition en cours

La pétition est disponible sur le site de l’Assemblée nationale depuis le vendredi 30 mars. Il est demandé au gouvernement de prendre au sérieux les démarches des jeunes d’écoles publiques et privées afin que des mécanismes soient mis en place pour que cessent les actes d’intimidation et de violence, et pour prévenir ces situations.
Au moment d’écrire ces lignes, la pétition compte 225 signatures. « Je suis très touchée que 200 personnes, qu’on ne connaît probablement pas, l’aient signée. Plus on en aura, plus on pourra faire bouger les choses. »
On compte parmi les signataires l’auteur montarvillois Louis Émond, qui accorde une importance particulière à la pétition et à la lutte contre l’intimidation : « Quand elle décide de se faire entendre, l’opinion publique n’a pas son pareil pour faire bouger cette grosse guimauve informe et apathique qu’on appelle appareil gouvernemental ou administration scolaire. Il faut le crier, le hurler, le vociférer en y allant de milliers de signatures. Ne les lâchons pas d’une semelle afin qu’ils prennent les moyens nécessaires pour lutter contre ce fléau qui empoisonne l’existence de trop de nos jeunes. N’attendons pas un autre drame comme celui du jeune Simon Dufour pour agir concrètement et de façon durable. »

Inaction politique

Cela fait plus d’un an que les Montarvilloises ont interpellé le gouvernement et que le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, a avoué que des mesures devaient être prises, mais rien n’a été fait à ce jour.
Le représentant de la CAQ en éducation, Jean-François Roberge, et la représentante du PQ en santé, Diane Lamarre, ont appuyé les démarches des quatre femmes. « On veut être le moins partisanes possible, mais si le gouvernement avait agi et répondu à nos demandes, on n’aurait pas eu besoin d’aller voir les membres de l’opposition. Ce ne sont pas des personnes qu’on vise, mais bien la machine institutionnelle qui est si dure à changer », de souligner Christine Gingras.
La pétition sera déposée à l’Assemblée nationale le 1 mai, et les Montarvilloises seront présentes à Québec pour l’événement.

Liens connexes

Pétition
Manifeste des enfants
Lettre d’appui de la Fondation du Dr Julien et de la Fondation Jasmin Roy