Le maire n’était pas au courant
Saint-Basile-le-Grand
Le maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard, assure ne pas avoir été au courant des activités à caractère frauduleux de la compagnie Services environnementaux Richelieu sur son territoire.
Comme dévoilé en début de semaine, la compagnie située à Beloeil a facturé la Ville de Montréal pour des déchets qu’elle ramasse sur le territoire d’autres villes de la Rive-Sud, telles que Saint-Basile-le-Grand, McMasterville et Longueuil.
Yves Lessard n’était pas au courant, notamment parce que la Ville aurait changé de compagnie. « Ça fait quelque temps qu’on ne fait plus affaire avec S.E.R., mais ça se pourrait que des camions soient venus faire la collecte dans des commerces ou des résidences à notre insu », atteste-t-il. Le maire n’étant pas informé de la situation, celle-ci n’aurait probablement pas pu être évitée, selon lui.
Effectivement, pour les années 2017 à 2021, le contrat pour la collecte à domicile automatisée, le transport et le traitement des déchets et des matières organiques a été octroyé à Matrec inc.
« Ça fait quelque temps qu’on ne fait plus affaire avec S.E.R., mais ça se pourrait que des camions soient venus faire la collecte à notre insu. » – Yves Lessard
Rappel des faits
Après une enquête qui a duré plus d’un an, le Bureau de l’inspecteur général (BIG) de Montréal a découvert le pot aux roses au sujet de S.E.R. Les enquêteurs ont pris en filature les camions et il s’est avéré qu’après la collecte des rues de Montréal, ils ont été pris à ramasser des déchets dans des commerces et des résidences de la Rive-Sud. Les enquêteurs ont même eu accès aux données GPS des camions.
Cette compagnie avait le contrat des arrondissements de Verdun et du Sud-Ouest depuis 2008. Celui-ci atteignait plus de 30 millions de dollars sur 10 ans et était payé plus ou moins selon le poids des déchets enfouis.
Dans son rapport remis à la mairesse de Montréal, Valérie Plante, l’inspecteur général, M Denis Gallant, a dénoncé ces problèmes récurrents et l’implication des superviseurs de l’entreprise, en écartant les éboueurs. Il a toutefois donné un degré de responsabilité à la Ville de Montréal, puisqu’elle aussi avait accès aux données GPS des camions, mais ne les a pas consultées afin de s’assurer du respect de l’entente.
À la suite de ces constations, le BIG a décidé de résilier deux contrats de S.E.R. de plus de 35 millions de dollars, a alerté l’Unité permanente anticorruption (UPAC) et songe à contacter l’Autorité des marchés financiers, qui pourrait devoir décider si l’entreprise aura le droit de conclure d’autres marchés publics.