L’opposition s’exprime
Plusieurs dossiers chauds à la Ville de Saint-Bruno soulèvent des réactions et des questionnements de la part des élus de l’opposition, en voici quelques-uns.
Les conseillers municipaux de l’opposition, soit Louise Dion, Marilou Alarie et Joël Boucher, affirment qu’il y a une tension au sein du conseil municipal. « Je reçois des messages des citoyens qui écoutent les assemblées sur Internet et ils trouvent ça assez ordinaire, il n’y a pas une bonne ambiance et ça se voit », raconte Marilou Alarie.
Louise Dion, qui en est à son premier mandat, s’est dite désillusionnée : « Thérèse (Hudon) et Michael (O’Dowd) m’en avaient parlé, mais tant que tu ne l’as pas vécu, tu ne te rends pas compte à quel point ça peut être désagréable et que ça demande beaucoup d’énergie. »
Ces élus interviennent régulièrement sur les décisions devant être prises par le conseil, parfois vivement. « C‘est comme si on partait en bataille chaque fois qu’on n’est pas du même avis que la majorité. On aimerait pouvoir faire ça autrement, c’est sûr », de soutenir Louise Dion.
Marilou Alarie renchérit : « Notre travail, c’est de faire des contre-propositions et de proposer une alternative pour se donner plus de temps. On ne vote pas non pour voter non, c’est parce qu’on trouve que c’est incomplet. »
Elle fait savoir qu’elle a déposé une plainte au ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT) concernant ses difficultés à ajouter des points à l’ordre du jour. « J’attends la réponse du MAMOT, ça risque d’être intéressant et de changer les choses à Saint-Bruno parce qu’on a du travail à faire sur la démocratie. »
Complexe sportif
Ce projet est un des gros dossiers du moment. Alors que leur position est claire sur l’emplacement du complexe sportif, ces conseillers ont d’autres points à apporter.
Joël Boucher aimerait explorer la possibilité de former des partenariats afin de partager les coûts et garder les terrains de baseball intacts : « Avec l’arrivée de Molson, est-ce qu’on pourrait peut-être envisager un partenariat ? Ça pourrait être le complexe Molson, par exemple; en tout cas, il faut explorer d’autres avenues. »
« Nos énergies sont dirigées vers ce qu’on peut faire maintenant, comme le complexe sportif et l’îlot Natrel. »
– Marilou Alarie
Louise Dion croit aussi qu’il serait possible d’aller voir du côté de l’École secondaire du Mont-Bruno. « Je pense qu’il faut penser à co-investir. La commission scolaire a déjà un stationnement et une piscine qui a besoin d’être rénovée et nous, on en a besoin d’une. On pourrait créer de meilleures installations et on bénéficierait de subventions du ministère de l’Éducation et du MAMOT. »
Marilou Alarie propose de suivre l’exemple de la Ville de Québec qui, avec l’aide de la Ccommission scolaire des Découvreurs et du MAMOT, a construit le complexe sportif de Rochebelle.
SKYSPA et complexe agricole
Bien que le dossier soit bouclé, les élus sont encore amers. Ils déplorent surtout le manque de consultation publique. Marilou Alarie conclut le dossier ainsi : « Il n’y a plus grand-chose qu’on peut faire, donc nos énergies sont dirigées vers ce qu’on peut accomplir maintenant, comme le complexe sportif et l’îlot Natrel. L’expérience du SKYSPA nous a fait réaliser qu’il faut être vigilants. »
Pour ce qui est du complexe agricole, auquel la Ville vient de démontrer son accord et son soutien financier, les opposants auraient aimé avoir plus de temps. « Il faut réaliser que c’est une des plus grosses subventions que Saint-Bruno a données à un promoteur privé. On nous demande d’être partenaire financier, mais on ne sait pas dans quoi on s’embarque parce qu’on n’a pas eu d’états financiers ni d’analyse juridique et technique, dénonce Louise Dion. On n’a rien contre le projet, on aurait aimé l’analyser sous toutes ses coutures. »
Autres points
Tous semblent être d’accord pour dire que le dossier du boisé des Hirondelles n’avance pas assez rapidement. « C’est bientôt les élections, il est temps de mettre de la pression. J’en ai assez de l’immobilisme, il faut retirer la demande de la Ville, discuter avec le ministère et avec le promoteur », continue-t-elle.
Finalement, les élus croient que les citoyens devraient être taxés pour la lutte contre l’agrile du frêne, puisque la cible de plantation a été atteinte. « On a amassé beaucoup de surplus, pourtant on ne fait aucun traitement et on n’aide pas les citoyens. Il va falloir mettre fin à ça au budget 2019 », souligne Louise Dion.
Les élus assurent qu’ils continueront de tenir tête et de faire preuve de détermination pour les dossiers en cours à la Ville.