L’obésité à l’écran
Le film The Whale [La baleine], qui sort aujourd’hui dans les cinémas du Québec, se penche sur un enjeu de société encore tabou : l’obésité.
La nutritionniste, Céline Jour, de la clinique NutriSimple de Saint-Bruno-de-Montarville, s’inquiète des cas d’obésité en hausse au Québec.
» Malheureusement, il y a une hausse. On est entourés par des produits ultra-transformés. Mais il y a aussi le mode de vie qui est trop rapide et le manque de préparation des repas « , explique la nutritionniste. La pandémie n’a pas aidé la situation. » Les enfants ne pouvaient plus bouger comme avant. Il n’y avait pas d’activités. Ça augmente les heures devant les tablettes. Pour les enfants, mais pour les adultes aussi. Le fait de changer son mode de travail, d’opter pour le télétravail à 100 % « , affirme Céline.
Un film
The Whale présente l’histoire d’un homme, Charlie [Brendan Fraser], atteint d’obésité morbide. Il pèse plus de 600 livres. Sachant que ses jours sont comptés, Charlie tentera de se réconcilier avec sa fille [Sadie Sink].
Pas seulement perdre du poids
Pour être plus en santé, les chiffres sur la balance ne sont pas tout, explique Céline. « On se concentre sur l’augmentation de l’activité physique, acquérir de saines habitudes alimentaires, un meilleur taux de glycémie, plus d’énergie, etc. C’est plus important d’insister sur la santé. »
Démystifier l’IMC
L’IMC (Indice de masse corporelle) est calculé en divisant le poids en kilo avec sa taille au carré. « En obtenant un chiffre entre 25 et 30, la personne est considérée comme faisant de l’embonpoint. Pour qu’une personne soit obèse, l’IMC est de plus de 30 et il y a des stades. De 30 à 35, on parle d’obésité de stade 1, de 35 à 40, c’est le stade 2, et à plus de 40, c’est le stade 3 », explique Céline. De plus, la nutritionniste ne fait pas qu’évaluer l’IMC, elle mesure également le tour de taille. « Les femmes qui ont un tour de taille de plus de 37 pouces représentent un risque très élevé de maladies cardiovasculaires. Pour un homme, c’est 40 pouces », explique la nutritionniste.
Ian Patton
Ian Patton, directeur de la défense des intérêts et de l’engagement public au sein d’Obésité Canada, a été consultant pour le film The Whale. « La compagnie de production nous a contactés. Nous avons fait un appel Zoom avec le directeur du film, Darren Aronofsky, et l’acteur Brendan Fraser. Ils voulaient savoir quelles choses auraient influencé Charlie [le personnage principal]. J’ai également été en contact avec les personnes chargées de la conception des décors. Elles m’ont posé des questions sur l’environnement dans lequel Charlie vivrait, sur les objets qui pouvaient se trouver dans son appartement ou des choses de ce genre », a expliqué M. Patton au journal.