Les trains de Jacques Savoie retournent à la gare
Chaque année, depuis 17 ans, Jacques Savoie profite du temps des Fêtes pour laisser libre cours à l’une de ses passions : celle de créer de magnifiques scènes hivernales avec des villages de Noël, des trains électriques et de nombreux accessoires qu’il a accumulés au fil des ans. Aujourd’hui, âgé de 87 ans, le Montarvillois a décidé de ramener définitivement ses différents trains à la gare.
Jacques Savoie respire la joie de vivre. Il aime fraterniser avec ses voisins, passer de bons moments en famille, ainsi que voir grandir ses petits-enfants et les enfants de son voisinage. C’est en compagnie d’un bon ami, Claude Lemay, aujourd’hui décédé, que sa passion pour les villages miniatures a pris naissance. « Nous étions allés faire un tour au Marché aux puces de Carignan. En faisant le tour des allées, j’ai vu un train électrique magnifique et j’ai décidé de l’acheter. Je me suis aussi procuré un beau village de Noël, où les maisons étaient illuminées. »
Arrivé chez lui, il a créé sa première scène hivernale au sein de laquelle circulait un train. Il n’en fallait pas moins pour réveiller son cœur d’enfant. Au fil des ans, le Montarvillois a fait l’acquisition de nouveaux éléments : maisons, rails, locomotives, wagons, ainsi que de sympathiques personnages d’époque pour agrandir son décor et laisser aller encore plus loin son esprit créatif. « Je n’ai jamais reconstruit mes villages de la même façon », précise-t-il fièrement.
Aujourd’hui, il dispose de 130 maisons, 16 locomotives, plus de 100 wagons, plus de 500 lumières et autant, sinon plus, de personnages et de rails. Presque tout le sous-sol de sa maison sert de présentoir pour les sept villages qu’il a conçus. Ces derniers sont tous plus attrayants les uns que les autres et ont leur propre nom : Saint-Claude-en-Haut, Saint-Robert, Saint-Sylvain, Val-Morin, Saint-Jacques-en-Haut, Saint-Claude-en-Bas et Saint-Jacques-en-Bas. La plupart portent le nom d’un des proches de Jacques Savoie. C’est avec plaisir qu’il présente la maison du maire de chacune de ces sympathiques municipalités.
L’octogénaire passe environ deux mois à mettre en place les différentes pièces de ses villages et à leur donner vie. Il est visiblement fier du produit fini et s’affaire à inviter le plus de gens possible du voisinage à venir s’imprégner de ces scènes ancestrales. Il prend plaisir à faire découvrir les beautés de ses décors aux enfants en les invitant à chercher des personnages ou des scènes bien précises. « J’adore les enfants et c’est tellement amusant de les voir chercher les éléments que je leur demande. »
Villages à vendre
Cette année, Jacques Savoie a décidé qu’il était temps pour lui de prendre sa « retraite » en tant que chef de gare. « Cela me demande beaucoup de temps pour monter et défaire mes villages. J’ai donc décidé qu’il était temps que je passe à autre chose. » Il ne veut toutefois pas que ses différentes maisons, ses trains et ses accessoires finissent leur vie au fond de vieilles boîtes et ne servent plus à rien. Il a donc commencé à liquider ses actifs. « J’ai vendu le village Saint-Sylvain à mon voisin. En fait, ce village était ainsi nommé en son honneur. Quand il est venu faire sa visite annuelle pour voir mon œuvre, je lui ai proposé d’acheter son village et il a accepté. » Le Montarvillois souhaite ainsi se départir de chacun de ses villages pour que d’autres puissent en profiter. Il a confiance de trouver preneur pour chacun d’entre eux.
Quand on lui demande s’il trouvera cela difficile l’an prochain de ne pas commencer à relier ses rails et monter ses villages, Jacques Savoie répond aussitôt qu’il profitera plutôt du temps qu’il a pour dévorer les différents livres qui s’accumulent sur son bureau. Il sait aussi qu’il pourra toujours revoir les nombreux villages qu’il a créés au fil des ans et qu’il a captés sur vidéo. « J’ai sur DVD toutes les scènes que j’ai montées au cours de ces 17 années. Pour moi, c’est le plus beau souvenir qui soit », conclut-il.
