Les klaxons réveillent la colère des riverains
Grève du secteur public au CHSLD de Saint-Bruno
Les journées de grèves du secteur public ne dérangent pas que les parents d’élèves. Le voisinage doit parfois subir, comme à Saint-Bruno, les klaxons des automobilistes et le bruit ambiant des manifestants toute la journée.
Le personnel du secteur public au Québec a été largement perturbé lors de la quatrième journée de grève générale mercredi. Le personnel des écoles, des établissements de santé et des ministères attend toujours de résoudre un désaccord avec le gouvernement sur des conventions collectives échues depuis le 31 mars.
Au CHSLD de Saint-Bruno-de-Montarville, on n’a pas raté une occasion de manifester. Devant l’établissement médical, une aire de piquetage a été mise en place et toute la journée, les manifestants ont montré leur mécontentement aux automobilistes qui, très régulièrement, les ont accompagnés d’un coup de klaxon, au grand désarroi des habitants du quartier. « Je suis en congé forcé à cause des grèves et je dois en plus subir tous les klaxons des automobilistes qui veulent ainsi encourager les manifestants. Pour eux, qui vont au travail, c’est un bruit de klaxon dans la journée qu’ils entendent, pour moi, qui habite à côté, c’est un klaxon à la minute toute la journée que je dois subir », explique Jacinthe Bergeron, une résidante de Saint-Bruno qui n’en peut plus de subir le bruit des manifestants et de tous les encouragements bruyants qui s’ensuivent. « Cela commence à 6 h 30, et va jusqu’à 18 h 30. Pour la journée de grève du 12 et du 13 novembre, les manifestants ont même commencé à 5 h 30 du matin avec trompettes, crécelles, cris et encouragements auprès des automobilistes pour qu’ils klaxonnent », se rappelle Mme Bergeron.
En novembre, excédée, elle avait même appelé la police pour qu’elle mette fin au bruit. « Je suis dans un bâtiment où il y a beaucoup de personnes âgées qui sont incommodées par le bruit, mais elles ne veulent pas trop le dire haut et fort. Pense-t-on aussi aux personnes qui sont dans le CHSLD et qui doivent subir toute la journée ces agressions sonores », de s’interroger la plaignante.
Deux plaintes
Les policiers sont venus demander aux manifestants de ne plus faire de bruit excessif. « Nous avons suivi leur demande à la lettre, car ils avaient reçu deux plaintes. Nous n’utilisons plus de sifflets, flûtes, mais nous ne pouvons pas interdire aux gens de klaxonner, déclare Louise Gileau, responsable syndicale auprès du CHSLD. Nous manifestons en toute légalité et nous tenons notre piquetage entre 9 h et 16 h 30, jamais avant 9 h. »
Le journal, en se déplaçant sur les lieux pour s’entretenir avec le syndicat, a entendu plusieurs klaxons d’automobilistes en peu de temps, encourageant les grévistes. Les manifestants, ancrés sur le devant du CHSLD, en bordure du boulevard Seigneurial, se donnaient du courage en faisant jouer de la musique en continu depuis une chaîne stéréo.
Mme Bergeron espère que son appel au civisme des automobilistes ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd lors de la prochaine journée de grève devant son appartement.
