« Les gens ont besoin de rire aujourd’hui plus que jamais »
Réaction de Jérémy Demay aux attentats en France
L’humoriste franco-canadien Jérémy Demay, nouvellement installé à Saint-Bruno-de-Montarville, a été joint par le journal Les Versants pour qu’il nous partage sa vision sur les attentats du vendredi 13 novembre à Paris.
Comment avez-vous vécu ces événements tragiques?
C’était troublant. J’ai de la famille et des amis à Paris. J’ai un frère dans le milieu du spectacle qui côtoie souvent le Bataclan. Ils vont tous très bien, mais outre les proches, c’était troublant.
Est-ce un sujet que vous pourriez aborder sur scène?
Sur scène, je n’ai pas envie de rappeler aux gens quelque chose d’horrible. Continuer à en parler, cela ferait juste entretenir des choses négatives. L’idée, c’est d’arriver à continuer de vivre dans la joie. C’est ça que veulent les terroristes, que les gens vivent dans la peur. Après un événement aussi tragique que celui-là, selon moi, une fois que l’on aura fait le deuil de ce qui s’est passé, c’est de revenir dans la joie, l’amour, la vie, le partage. Il faut laisser les gens compétents travailler contre ça. Mon travail, en tant qu’artiste, est d’arriver à mettre l’accent sur quelque chose de beau. Les gens ont besoin de rire aujourd’hui plus que jamais. Alors, si je rappelle sur scène ce qui s’est passé, cela n’aide pas les gens à rire, ça fait juste les replonger dans quelque chose qui est inhumain.
Comment percevez-vous cette solidarité québécoise?
C’est fabuleux. Moi, je me sens très privilégié, car je la sentais avant à travers mon métier, où les gens m’écrivent pour me dire qu’ils m’aiment, mais là, de voir les Québécois donner cette solidarité, cet amour à tout le peuple français, cela reste extrêmement touchant. Ça nous rapproche. J’ai perdu mon père quand j’étais jeune et cela a unifié notre famille. Le fait que des gens meurent, c’est quelque chose d’absolument horrible et triste et sans mot, mais humainement, ça rapproche les gens. Il y a quand même du bon, malgré toute l’horreur, ces attentats nous lient et ça, c’est beau.
