Les dés sont lancés
Municipalisation de l’aéroport de Saint-Hubert
La mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, a déposé la semaine dernière une résolution demandant au gouvernement du Québec de municipaliser l’aéroport de Saint-Hubert. À Saint-Bruno-de-Montarville, le projet soulève des interrogations chez certains citoyens, lesquels ont dernièrement faire part aux élus de leurs inquiétudes quant à la participation financière de la municipalité dans ce projet et aux conséquences que celui-ci aura sur le bruit au-dessus de leurs têtes.
Concrètement, la Ville de Longueuil demande l’abolition de l’organisme Développement Aéroport Saint-Hubert de Longueuil (DASH-L), qui gère actuellement l’aéroport. La Ville désire ainsi se prévaloir de la propriété et de la gestion de l’aéroport.
En conférence de presse, tenue la semaine dernière, Mme St-Hilaire qualifiait de « statu quo invivable » l’état présent des choses. Elle a rappelé le mécontentement qui perdure depuis maintenant huit ans et dénoncé le fait que les intérêts des citoyens soient ballottés au cœur d’intérêts privés. Aussi, elle dit souhaiter reconduire l’esprit initial au sein duquel l’aéroport aurait été cédé à la région par le fédéral en 2004, dans une perspective de synergie globale. « Si c’est notre aéroport géographiquement, il doit l’être juridiquement », a-t-elle lancé.
Définir la forme de municipalisation
Lors de la dernière séance du conseil municipal de Saint-Bruno, le maire Claude Benjamin a tenté de rassurer ses citoyens en leur mentionnant que « la formule de la municipalisation à laquelle nous (l’agglomération) pensons sera de celle qui a été recommandée dans le rapport de l’ex-ministre fédéral des Transports, Benoît Bouchard, à savoir : la nomination de cinq membres du conseil d’administration, choisis par l’agglomération selon leurs compétences, leur savoir-faire et connaissance du milieu de l’aviation, mais aussi la nomination de quatre autres personnes venant de milieux économiques et sociaux ».
En effet, dans son rapport intitulé Gouvernance de DASH-L, déposé en mars dernier, M. Bouchard y écrit : « La présence de la Chambre de commerce et de membres nommés par l’assemblée générale n’était pas un problème en soi. Mais le processus électoral qui permettait la présence au conseil d’administration de clients directs de DASH-L rendait ce conseil vulnérable et il fut en partie responsable du chaos auquel on fait face depuis 2009; l’absence de représentants d’autres organismes économiques, sociaux, communautaires et professionnels n’a pas permis de balancer les intérêts corporatifs qui se faisaient face. »
Participation financière de la Ville
Selon ce qu’a expliqué la semaine dernière M. Benjamin, l’agglomération a demandé un plan de gestion financière pour connaître les impacts budgétaires qu’engendrerait la municipalisation de l’aéroport sur ses municipalités. Du côté de Saint-Bruno, l’administration entend « respecter la capacité de payer de ses citoyens et examinera de très près les implications budgétaires ».
Quant aux plaintes actuelles déposées contre DASH-L, M. Benjamin a rapporté que certaines d’entre elles seraient amenées à disparaître si le projet se concrétisait. Il n’a toutefois pas été en mesure d’en estimer le montant total.
(Article rédigé conjointement avec Nathalie Paquin du Réseau Montérégie.ca)