Les aurores boréales difficiles à voir à l’œil nu

L’œil humain et les appareils photo ont capté deux réalités différentes des aurores boréales dernièrement. Il sera possible de les revoir d’ici la fin de l’année.

Le Montarvillois Jean-François Larouche a observé les aurores boréales à Saint-Bruno sur le rang des Vingt-Cinq. Vers 22 h 15, dans la nuit du 10 au 11 mai, au moment le plus fort pour observer les aurores boréales, « tout le ciel de Saint-Bruno était illuminé de rouge, raconte-t-il. Les gens qui disaient ne pas voir les aurores boréales pensaient que c’était de la pollution lumineuse ».

Exposition

L’information visuelle se rend au cerveau chaque vingtième de seconde. Dans le jargon de la photographie, ce processus fait référence au temps d’exposition. « Les gens qui ont pris des photos numériques ont utilisé des expositions d’une demi-seconde, une seconde ou même deux secondes. Ils accumulent donc cinq, dix, vingt fois plus de lumière », poursuit M. Lamontagne, qui a vu pour la première fois des aurores boréales de ses yeux dans la région de Montréal.

« J’ai souvenir d’une autre fois, mais on avait seulement pu les photographier avec un appareil photo », se remémore-t-il.

« Ça ne pourra jamais ressembler aux photos, c’est absolument impossible. » – Robert Lamontagne

Prendre le temps

Selon Robert Lamontagne, astrophysicien et chargé de cours à l’Université de Montréal, il est important de laisser du temps pour que les yeux s’adaptent à la noirceur. « Les gens qui sortaient dehors pendant une ou deux minutes pour observer les aurores, ils peuvent apercevoir quelque chose, mais il faut que l’œil humain s’adapte. Il faut donner de 15 à 20 minutes pour que l’œil humain s’adapte à de très faibles intensités de lumière. »

Capacité oculaire

Pour M. Lamontagne, « Il y a toujours une déception chez les gens qui disent que ça ne ressemble pas aux photos. Ça ne pourra jamais y ressembler, c’est absolument impossible », commente le spécialiste.

En raison des capacités oculaires réduites dans le noir, les aurores boréales sont plus difficiles à percevoir à l’œil nu. Pour voir les couleurs impressionnantes de ce phénomène lumineux, l’œil a besoin d’une intensité de lumière très forte.

« Le capteur numérique, quelle que soit l’intensité lumineuse, voit la couleur », explique l’astrophysicien.

L’intensité de la tempête solaire a aussi son rôle à jouer. Plus elle est forte, comme celle qui vient de frapper la Terre, plus les couleurs et les détails des aurores boréales sont visibles.

Aucune garantie

Même si la tempête solaire est derrière nous, le Soleil atteindra son pic d’activité à la fin de l’année, voire au début de 2025. Rien n’est garanti, l’observation d’aurores boréales ne se prévoit que quelques heures ou quelques jours à l’avance.

« On voit l’éruption arriver sur le Soleil presque en temps réel, mais les particules mettent une, deux, trois, quatre jours à parvenir jusqu’à la Terre », prévient l’astrophysicien. 

Il faut aussi espérer un ciel dégagé et que la Lune se fasse discrète pour revivre le phénomène.