L’empire Maximus désormais à Saint-Bruno

Maximus règne désormais sur le contrôle des fermes à distance dans le monde. L’entreprise, loin d’être romaine et bel et bien 100 % québécoise, est désormais implantée à Saint-Bruno-de-Montarville.
Jeudi dernier, elle officialisait son implantation au coin de la rue Marie-Victorin et du boulevard Clairevue, où elle est installée depuis fin novembre.
« Nous étions à Saint-Hubert. Nous voulions venir dans un endroit plus grand et plus technologique. Nous grandissons de manière constante », explique André Spilmann, président de Maximus.
« Depuis notre déménagement, il y a quelques-uns de nos 60 salariés qui ont eux aussi déménagé à Saint-Bruno », d’ajouter Nizar Barrou, vice-président de l’entreprise.
Poser ses valises à Saint-Bruno, c’était aussi pour les entrepreneurs choisir un environnement de travail pour leurs employés in. Où il est possible d’aller manger dans des restaurants au centre-ville à pied ou à vélo sans être à Montréal », précise M. Barrou. Un avantage non négligeable pour attirer des travailleurs qualifiés, alors que les entreprises québécoises commencent à souffrir d’une pénurie de main-d’œuvre.
Et l’entreprise pense bien croître rapidement. D’ici deux ans, elle envisage déjà les 100 employés.

Maximus

Maximus est une entreprise technologique au service des élevages avicoles, porcins et laitiers. Le modèle d’affaires est parfaitement adapté à l’international, ce qui permet à l’entreprise d’assister à distance plusieurs fermes aussi bien en Chine qu’aux États-Unis, en Amérique du Sud, en Russie ou encore au Japon.
« Notre slogan est ‘’ Votre ferme au bout de leurs doigts ’’, car chaque fermier, à l’aide d’un simple téléphone intelligent, peut dans une même application s’assurer de la bonne ventilation dans le bâtiment qui abrite ses poulets, du contrôle de la température, l’éclairage, la consommation d’eau, la nourriture… Ce qui est nouveau, c’est que toutes ces applications sont intégrées dans un seul produit géré à distance, celui que nous proposons », met en avant M. Spilmann.

« Depuis notre déménagement, il y a quelques-uns de nos 60 salariés qui ont eux aussi déménagé à Saint-Bruno. » – Nizar Barrou

Un avantage non négligeable en termes de qualité de vie pour les agriculteurs, qui ont de plus en plus du mal à séduire la relève.
Ce n’est pas le travail qui manque. L’entreprise arrive même sur le marché chinois. Un marché où des monstres comme l’entreprise Alibaba se sont déjà impliqués en ce qui concerne la gestion des domaines agricoles, entrant ainsi en concurrence avec Maximus. Mais l’entreprise québécoise compte sur son expertise.
Aujourd’hui, Maximus a à gérer 3000 contrôleurs à travers le monde, qu’elle remet à jour depuis Saint-Bruno-de-Montarville; 15 000 boîtes électroniques disséminées dans les champs. Aux États-Unis, les 16 000 truies d’une ferme porcine sont gérées par la technologie Maximus.

100 % québécois

L’entreprise qui rejoint le secteur de l’intelligence artificielle joue sur le multiculturalisme dans son équipe pour intégrer les marchés à l’international. Un multiculturalisme à la québécoise. « Nous avons plusieurs employés qui vivent leur biculturalisme dans notre entreprise et qui nous permettent d’évoluer. Il n’y a aucun problème d’intégration. On a une équipe de développeurs incroyable. Tout ça fait que notre produit qui s’exporte partout dans le monde est 100 % imaginé, conçu, fabriqué et emballé au Québec. À Saint-Bruno-de-Montarville », sont fiers de dire les dirigeants.
C’est en gérant toutes les étapes du processus du design à l’expédition que Maximus souhaite faire la différence par rapport à la concurrence.

De l’ingénieur à la couturière

On pourrait croire que Maximus est un repère d’ingénieurs en mal de circuit intégré. Il est vrai que pour concevoir certaines composantes électroniques, il est nécessaire d’avoir quelques notions, mais pour les assembler, rien de mieux que de la précision. « Nous avons eu du personnel issu des écoles de couture pour l’assemblage électronique. Ces ouvrières étaient très bonnes. Aujourd’hui, il y a une formation au niveau secondaire à Longueuil pour cette tâche », explique M. Barrou en faisant visiter son usine.
Dans une salle où l’humidité et la chaleur sont contrôlées, chaque machine a sa fonction. Même le revêtement du sol est spécifique pour éviter l’électricité statique. Il faut dire qu’il n’en faut pas beaucoup pour qu’une décharge électrique détruise un circuit lors de l’assemblage.

Une Ville heureuse

Le maire de Saint-Bruno, Martin Murray a été invité à assister à l’inauguration de l’entreprise à Saint-Bruno. « Ce sont des entreprises comme celles-là que nous voulons attirer à Saint-Bruno. En un an, nous avons eu pour 10 millions de dollars en promesse d’achat de terrains pour des entreprises. Cela représente 700 emplois supplémentaires. »