Le rapport du BAPE rendu public
Programme de stabilisation des berges de la rivière Richelieu
Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a rendu public son rapport d’enquête sur le Programme de stabilisation des berges de la rivière Richelieu le long des routes 133 et 223 entre Saint-Basile-le-Grand et Saint-Ours, au début du mois. En général, la commission d’enquête du BAPE a conclu que le programme, élaboré par le ministère des Transports du Québec (MTQ), était bien fondé, mais elle y est tout de même allée de quelques recommandations.
À titre de rappel, le programme de stabilisation des berges de la rivière Richelieu fait suite aux multiples constats d’érosion de certaines sections des berges de la rivière, qui ont occasionné des décrochements et l’affaissement de l’accotement des routes 133 et 223 entre les municipalités de Saint-Basile-le-Grand et de Saint-Ours. Au total, le MTQ avait rapporté 36 sites nécessitant des travaux, dont un à Saint-Basile, à proximité de l’adresse civique 329, rue Richelieu.
Au cours des deux audiences publiques qui se sont déroulées à Beloeil, les citoyens et les organismes auteurs de mémoires ont été entendus par la commission d’enquête. De son côté, le MTQ avait, en novembre 2010, présenté son projet en suggérant plusieurs techniques de stabilisation, selon le degré de pente des berges : l’empierrement, le gabion, le perré végétalisé, les fagots et fascines, la plantation de végétaux, les boutures, les géomatelas et l’encensement hydraulique.
Constats de la commission
La commission d’enquête du BAPE a examiné de façon plus approfondie les pratiques d’inspection et de surveillance des infrastructures routières, la technique de stabilisation proposée et l’insertion du projet dans l’approche de gestion intégrée de l’eau.
Dès l’examen du processus d’inspection, qui a conduit au choix des segments de berge à stabiliser, deux principes se sont imposés et ont persisté tout au long de l’analyse : la rivière forme un tout dont l’état de santé se mesure et s’entretient aussi bien sur ses rives que dans le cours d’eau lui-même, et la berge qui supporte une route est partie intégrante de son assise; elle doit être surveillée, inspectée et entretenue en conséquence. Selon ces principes, le BAPE estime que les pratiques d’inspection et de surveillance du ministère devraient, d’entrée de jeu, englober les berges plutôt que de porter seulement sur les routes.
Quant aux méthodes de stabilisation, la commission a noté l’évolution et le perfectionnement des techniques du génie végétal comme solution de rechange aux techniques de génie civil, tel l’enrochement, pour les interventions sur les rives et le littoral. Axée sur une insertion moins invasive du milieu, l’application du génie végétal postule d’assurer le même degré de sécurité et la pérennité des interventions. Privilégiée par la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables, cette approche éviterait l’artificialisation des rives.
Dans une perspective de gestion intégrée de l’eau, le BAPE recommande au ministère des Transports de s’associer activement au Plan directeur de l’eau du bassin versant de la rivière Richelieu, rédigé par le Comité de concertation et de valorisation du bassin versant de la rivière Richelieu (COVABAR). Ce plan directeur est, selon le Bureau d’audiences, en harmonie avec la Politique nationale de l’eau.
Du côté du MTQ, Ginette Gagnon, conseillère aux communications, souligne que le ministère va prendre le temps d’étudier point par point le rapport du BAPE. « Au cours des prochaines semaines, nous allons analyser les recommandations qui nous ont été faites ainsi que les impacts que celles-ci pourraient avoir sur le projet, mentionne Mme Gagnon. À titre de gestionnaire du réseau routier et intervenant principal dans ce dossier, le ministère veut agir du mieux possible en concertation avec les autres acteurs du milieu concernés par le programme, dans le but de préserver l’écosystème de la rivière Richelieu, sans oublier que son mandat premier est d’assurer la sécurité des usagers de la route et la pérennité des infrastructures. »
La disponibilité du rapport
Le rapport d’enquête et d’audience publique est disponible dans les centres de documentation du BAPE et sur le site Web de ce dernier (www.bape.gouv.qc.ca). Il est également possible d’en demander une copie au bureau du BAPE par courriel (communication@bape.gouv.qc.ca) ou par téléphone au 418 643-7447 ou, sans frais, au 1 800 463-4732.