Le projet du secteur des Promenades plutôt bien accueilli

Ils étaient quelque 45 citoyens entassés dans la salle Lucien-Foucreault, à la bibliothèque Georges-Brossard, pour assister mercredi à la présentation publique sur le Plan particulier d’urbanisme (PPU) du secteur des Promenades Saint-Bruno. 

Les Montarvillois étaient conviés à cette rencontre qui, au bout du compte, aura duré tout près de trois heures. « Il est déjà 21 h 30. Nous allons bientôt conclure [la soirée] », explique la conseillère en communication – participation publique à la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville, Émilie Blais.

Lors de la soirée, le public, à l’écoute mais à l’étroit, a pris connaissance des grandes orientations pour le quartier, des scénarios d’aménagement et du cadre normatif. L’auditoire a eu droit à deux présentations, dont l’une expliquée par le maire de la Ville, Ludovic Grisé Farand. 

Ce dernier a terminé son allocution en déplorant la « campagne de peur/désinformation d’un élu sur les réseaux sociaux » publiée quelques jours avant la présentation du 29 novembre. « Il y a des informations là-dedans qui n’étaient pas exactes. Ce n’est pas du tout la réalité, a tenu à rassurer Ludovic Grisé Farand. Arrêtons de faire peur au monde. »

Se sentant interpellé, l’élu de l’opposition a pris le micro. « Je suis Louis Mercier, conseiller du district 5. J’ai sensibilisé les gens pour qu’on puisse venir ici ce soir. Regardez ce que ça donne : il y a du monde dans la salle! », de préciser, M. Mercier.   

Pour répondre aux questions du public, le premier magistrat était appuyé à la table par la présence du conseiller municipal du district 3 (celui des Promenades), Mathieu Marcil. L’élu est aussi responsable du dossier de l’urbanisme. Le directeur à la Direction de l’urbanisme, de l’environnement et du développement durable, Christian Charron, et le directeur adjoint de la même direction, Christian Roy, étaient aussi à l’écoute des citoyens. 

Parmi les gens qui s’étaient déplacés, notons aussi la présence du conseiller de l’opposition, Vincent Fortier, du district 2, et l’élue du district 6, Hélène Ringuet, qui fait partie de l’équipe du maire. 

Période de questions

Le projet immobilier passe bien dans la communauté. C’est du moins ce qui ressort de la soirée à laquelle le journal Les Versants a assisté. Les commentaires étaient positifs, bienvaillaits. Rare ont été ceux qui ont démontré une vive opposition à ce qui deviendra une ville dans la ville.

Plusieurs personnes ont pris la parole pour questionner le maire ou encore les représentants de la Direction de l’urbanisme. Certaines d’entre elles ont mentionné qu’elles voyaient le projet d’un bon oeil alors que d’autres saluaient la densité du quartier. Pendant que des gens se questionnaient à propos de certains détails précis, comme le nombre d’arbres qui seront abattus, d’autres souhaitaient savoir comment il serait possible de sortir de ce secteur enclavé pour rejoindre, par exemple, le futur complexe multisport à vélo.

Une passerelle sera constuite au-dessus de la route 116, entre le projet immobilier et le secteur de la gare de Saint-Bruno-de-Montarville. À partir de cet endroit, le prolongement de la rue Jean-Talon permettra d’atteindre l’écoparc ou la cité des sports.

La présidente de la Société d’habitation Le Paillasson, Josée Rhoades, a noté qu’il s’agissait d’un projet immobilier qui se construirait sur plusieurs années, 10 à 15 ans, et en plusieurs phases. « La crise du logement, elle est maintenant. Le terrain pour le logement social, selon vous, serait prêt quand? » demande-t-elle.

Selon le maire, il s’agirait de travaux pour la phase 1.

De son côté, Jean-Claude Bergeron s’inquiète de l’intégration avec Saint-Hubert. « Comment on s’intègre avec nos voisins? »

Richard Laberge questionne l’échéancier des travaux. « C’est un projet déposé il y a huit ans. Est-ce je vais le voir de mon vivant? » Selon ce qui a été dit hier, « on a espoir que dès 2024, des travaux s’amorcent et que 18 à 24 mois plus tard, on commence à voir les premiers habitants prendre place ».

Présence de l’opposition

La présentation, annoncée une semaine d’avance, a attiré son lot de citoyens, dont l’ancien maire de Saint-Bruno et chef du Parti montarvillois, Martin Murray. Une ancienne candidate de ce parti, Martine Bousquet, était assise à proximité.

M. Murray a insisté sur le nombre d’unités. « Le premier projet était de l’administration Murray. On avait été jusqu’à 1500 ou 1600 unités d’habitation. C’était pour nous le maximum. Aujourd’hui, à 3800 unités, je trouve ça trop élevé pour ce secteur qui est enclavé et qui a une seule voie de sortie, la rue de l’Étang », d’expliquer M. Murray.

L’ancienne élue du Parti montarvillois, Isabelle Bérubé, qui a brigué la mairie en tant que chef d’Ensemble Saint-Bruno lors des dernières élections, a repris la parole pour l’occasion. Elle a profité de la période de questions pour souligner sa fierté de voir le projet avancé. « Je suis assez fière du legs que nous avons laissé. Bien des choses que vous présentez sont un legs de notre administration », a-t-elle rappelé.  

Dans ses propos, Mme Bérubé a notamment évoqué les inégalités sociales et le dérèglement climatique en lien avec la façon de construire sur plusieurs années. « Dans 100 ans, on n’aura pas le même climat. On va assister à une croissance des inégalités sociales. Les gens pauvres n’auront pas la même réalité pour réagir aux événements climatiques. Je suis surprise de constater que les gens qui vont habiter dans du logement social se retrouvent en périphérie. Je vous recommande de ramener le logement social à l’intérieur du projet pour construire près des trames vertes. »

Dans une deuxième intervention, l’ancienne élue a rappelé que la Ville a le pouvoir de retirer le gaz dans les immeubles. « Montréal, New York ont fait le choix de sortir les énergies fossiles de leur parc immobilier. Je ne peux pas croire que Saint-Bruno n’est pas capable. Ne cédez pas aux pressions de l’approvisionnement. Soyez plus audacieux dans la décarbonation des bâtiments. Je vous en supplie, on est en urgence climatique; ce n’est pas vrai qu’on va mettre du gaz dans des nouveaux bâtiments! » d’insister Isabelle Bérubé, dont la demande a suscité les applaudissements dans l’assistance. C’est la seule, parmi tous les intervenants, qui aura suscité une réaction au cours de la soirée. 

À la fin, les citoyens ont quitté les lieux, alors que quelques-uns se regroupaient dans la salle ou le hall de la bibliothèque pour parler entre eux.