Le parcours du combattant
De Saint-Bruno à Montréal à vélo
Les cyclistes de la Rive-Sud sont de plus en plus nombreux à enfourcher leur vélo pour se rendre au travail à Montréal. Simon Dubuc, un résidant de Saint-Bruno-de-Montarville, constate cependant que les infrastructures ne font rien pour aider cette pratique.
Un texte de Frédéric Khalkhal
fkhalkhal@versants.com
« Je mets 50 minutes le matin pour aller au travail en vélo entre Saint-Bruno-de-Montarville et Montréal. Par contre, le trajet pourrait être amélioré », c’est la constatation de Simon Dubuc, président du club de vélo Macadam à Saint-Bruno-de-Montarville, qui se rend en deux roues à son travail à Montréal trois fois par semaine. « Aller au travail en vélo, c’est plus rapide et plus plaisant, mais les infrastructures ne sont pas sécuritaires sur la Rive-Sud pour réaliser ce trajet sans risques. »
Le parcours En partant de Saint-Bruno, le cycliste doit effectuer un peu plus d’une vingtaine de kilomètres. Il emprunte le boulevard Clairevue, traverse l’autoroute 30 et se prépare à tourner sur la route de l’aéroport. « Jusque-là, tout va bien. » Les difficultés arrivent en passant devant l’aéroport de Saint-Hubert. Le Montarvillois a vu une augmentation du trafic automobile sur une route très endommagée. « Depuis que j’emprunte ce trajet, je n’ai jamais vu un contrôle de vitesse et pourtant, les voitures me dépassent à vive allure alors que je roule déjà à 35 ou 40 km/h. Aussi, il n’y a pas de voix d’accotement en asphalte tout le long. Je suis obligé de rouler sur du gravier, ce qui n’est pas très sécuritaire. »
Sur le chemin de Chambly, les difficultés augmentent. Il n’y a pas de piste cyclable et M. Dubuc, pour éviter d’être heurté, doit rouler sur le trottoir. « L’intersection entre le chemin de Chambly et le boulevard Julien-Lord est très dangereuse. On peut dire que c’est mon stress du matin. À Longueuil, les pistes cyclables ne sont pas faites pour les longs trajets, elles ont plus été conçues pour une utilisation d’agrément. » La suite semble plus sécuritaire. Après une piste cyclable en terre battue, l’arrivée au pont Jacques-Cartier est toute proche. « Rendu à Montréal, cela n’a plus rien à voir. La Ville a tout mis en œuvre pour accommoder les cyclistes à se rendre à leur travail avec leur deux roues. Cela ne semble pas être le cas sur la Rive-Sud. »
« Aller au travail en vélo, c’est plus rapide et plus plaisant, mais les infrastructures ne sont pas sécuritaires sur la Rive-Sud pour réaliser ce trajet sans risques. » – Simon Dubuc
D’autres routes plus dangereuses
D’autres trajets peuvent être empruntés pour se rendre à Montréal depuis Saint-Bruno-de-Montarville. En passant par le chemin de la Savane ou la route 116. « Si on veut vivre les effets des pavés de la course Paris-Roubaix, il n’y a rien de mieux que d’emprunter le chemin de la Savane. Quant à la route 116, elle est nettement trop dangereuse pour des vélos. »
Comme il l’a constaté dans plusieurs municipalités, M. Dubuc aimerait voir des pancartes rappeler aux automobilistes de laisser une distance lors d’un dépassement entre leur voiture et les vélos. Un indicateur de vitesse apparaît de temps en temps sur le chemin de l’aéroport, mais le cycliste n’a jamais vu de patrouilleur contrôler ce secteur.
De plus en plus de cyclistes
Juste au sein du club de vélo Macadam à Saint-Bruno, ils sont une petite dizaine à emprunter le même chemin pour se rendre à leur travail. M. Dubuc croise même des gens venant de Saint-Basile-le-Grand, Beloeil ou Mont-Saint-Hilaire. Pour emprunter le pont Jacques-Cartier, le point de convergence de bien des cyclistes de la Rive-Sud venant travailler dans la métropole, il remarque que les cyclistes sont de plus en plus nombreux. « Le vélo pour se rendre au travail entre la Rive-Sud et Montréal est de plus en plus populaire. Ce serait bien de répondre à cette réalité en rendant les routes plus sécuritaires pour les cyclistes sur la Rive-Sud », de conclure M. Dubuc. Selon l’enquête Origine Destination, ils étaient 914 à le faire en 2013.
En attendant 2017
En 2017, la Ville de Longueuil prévoit aménager une piste cyclable sur la route de l’aéroport. Une piste qui pourrait servir à connecter Longueuil à Saint-Bruno-de-Montarville. Question aux lecteurs : Comment encourageriez-vous le déplacement à vélo entre le domicile et le travail?