Le numérique au service de l'éducation
Au début du 20e siècle, les enfants se rendaient à l’école avec leur ardoise sous la main. En 2016, c’est maintenant munis d’une tablette électronique qu’ils arrivent en classe.
Les tablettes électroniques sont des outils fort appréciés des consommateurs. Elles peuvent également être fort utiles dans les écoles. C’est ce que prétend l’École L’Arpège à Sainte-Julie à la suite d’un projet-pilote tenu l’an dernier dans les classes de 6e année.
Durant toute l’année scolaire 2015-2016, les élèves du dernier niveau de l’école primaire ont utilisé la tablette électronique à temps plein. La directrice de l’établissement scolaire, Martine Picard, révèle que ce projet-pilote a été longuement élaboré avant d’être mis de l’avant. « L’équipe d’enseignement a pris une année complète pour se rencontrer et réfléchir aux tenants et aboutissants de ce projet. De mon côté, j’ai monté un plan budgétaire qui allait nous permettre de faire l’acquisition de tablettes . »
François Lake-Héon, qui enseignait l’an dernier en 6e année, explique que dès la rentrée, tous les élèves de ce niveau ont reçu un iPad et un stylet performant. Les parents de ces derniers ont également été rencontrés. « Nous avons effectué un suivi très serré auprès d’eux tout au long de l’année. » Il avoue qu’au départ, certains parents étaient très réticents face à ce projet. « Ils avaient entre autres peur de ne pas être en mesure d’aider leurs enfants dans leurs travaux scolaires à la maison. Nous leur avons donc montré les bases de l’utilisation de la tablette électronique, ce qui les a grandement rassurés. Dès la deuxième semaine, notre sondage auprès d’eux nous a démontré que tout se déroulait bien. »
Martine Picard soutient que le fait d’inclure des tablettes électroniques pour l’enseignement des élèves n’avait pas pour but de se démarquer en utilisant un outil à la mode. « Il était clair pour nous que cet outil allait nous permettre de complémentariser notre enseignement et d’aller encore plus loin avec les élèves. »
Bien entendu, pour éviter que les élèves ne s’égarent, les applications de jeux et de musique ont été bloquées dans toutes les tablettes. Seules les applications avec du contenu pédagogique ont été mises en service. « Cela nous a évité de passer notre temps à faire la discipline et de perdre du temps d’enseignement », affirme la directrice.
« Nous avons senti les enfants beaucoup plus intéressés et motivés lors des cours. » – Nathalie D’Amour
De nombreux atouts
L’équipe qui a travaillé au projet-pilote avoue que l’utilisation de la tablette électronique comporte de nombreux atouts, notamment en ce qui concerne l’intérêt des élèves. Cet outil s’est avéré très utile pour ceux et celles qui souffrent du déficit de l’attention. «Ces derniers n’avaient pas besoin de se casser la tête avec ce qu’ils devaient apporter à la maison pour faire leurs devoirs et leçons. Tout était dans la tablette », de dire Caroline Montreuil, orthopédagogue.
L’aspect visuel de la tablette aide également à capter l’attention des jeunes. « Nous avons senti les enfants beaucoup plus intéressés et motivés lors des cours », lance Nathalie D’Amour, l’autre enseignante de 6e année de l’année scolaire 2015-2016. Elle ajoute que l’utilisation de cet outil de travail en classe a permis à plusieurs jeunes une plus grande valorisation.
Du côté des enseignants, l’utilisation de la tablette électronique a comporté aussi de grands avantages. « Nous avons évité les accumulations de papier et la perte de copies. Cela nous a permis aussi d’avoir un lien direct avec les parents qui, instantanément, avaient accès aux travaux et résultats d’examens de leur enfant. Cela a donné la possibilité de beaucoup aider les parents à s’investir auprès de leur enfant », selon François Lake-Héon.
Martine Picard poursuit en mentionnant qu’au plan environnemental, la tablette électronique est également un plus dans son école. « Juste avec les classes de 6e année, notre école a économisé 100 000 photocopies. C’est incroyable. »
Grâce au stylet performant remis à chacun avec la tablette électronique, les élèves ont pu continuer à pratiquer leur calligraphie. Du point de vue pédagogique, Martine Picard soutient que la tablette a permis aux élèves de se surpasser. « Ce n’est un secret pour personne, les jeunes manipulent la technologie avec une grande aisance. Avec un tel outil de travail, ils ont réussi à faire des présentations plus recherchées et plus détaillées. »
Tout le 3e cycle
Le projet-pilote a été si concluant que cette année, l’École L’Arpège a décidé de l’étendre à tout le 3e cycle pour la prochaine année scolaire. Ainsi, tous les élèves de 5e et de 6e année de l’établissement scolaire bénéficieront de l’enseignement à temps plein avec la tablette électronique. « Nous avons fait l’acquisition de tablettes supplémentaires et nous sommes prêts à entamer une nouvelle année», assure Martine Picard.
L’enseignante Ariane Thibault a fait le choix de venir travailler à l’École L’Arpège pour apprendre à maîtriser l’enseignement à l’aide de la tablette électronique. Elle souligne qu’avant le mois d’avril dernier, elle n’avait aucune idée du fonctionnement d’une tablette électronique. « L’équipe m’a tout appris à ce sujet et je trouve l’expérience super enrichissante. » C’est elle qui, cette année, enseignera en 6e année avec Nathalie D’Amour. Pour sa part, François Lake-Héon enseignera aux élèves de 5e. Tous avouent avoir très hâte de commencer la nouvelle année. « C’est très excitant de travailler avec la tablette. L’an dernier, nous nous étions fixé d’atteindre au moins 80 % de nos objectifs avec l’utilisation en classe de cet outil de travail. Nous avons plutôt atteint 120 % de nos objectifs. J’ai donc très hâte de travailler à ce projet avec les élèves de 5e année », déclare M. Lake-Héon.
Martine Picard termine en soutenant que l’équipe n’a toutefois pas l’intention d’étendre le projet à tous les niveaux. « Nous pensons que les autres cycles doivent continuer avec la méthode traditionnelle pour entre autres bien maîtriser l’écriture à la main et les différentes matières. »
Rotation de tablettes
En ce qui concerne les tablettes, l’équipe est bien consciente qu’elles ont une durée de vie limitée. C’est pourquoi, chaque année, quelques tablettes nouvelles seront achetées et permettront une rotation. Les tablettes en surplus et qui fonctionnent toujours pourront quant à elles être utilisées par les élèves des autres cycles qui auront l’occasion ainsi de se familiariser avec cet outil de travail.
Notons que le ministre de l’Éducation a récemment annoncé qu’il pourrait octroyer des budgets supplémentaires pour que les commissions scolaires puissent acheter davantage de tablettes électroniques.