Le choc des générations
Séance d’information sur la garderie Le Boisé enchanté
Telle qu’annoncée dans ce journal la semaine dernière, une séance d’information avait lieu mardi dernier à la salle du conseil municipal de la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville. Cette rencontre avait pour but de valider si le projet d’une nouvelle garderie subventionnée, Le Boisé enchanté, plaisait aux résidants du secteur. Des citoyens des rues De Boucherville, du Sumac, ainsi que de la Fougère, entre autres, avaient été invités. Un peu plus de quarante d’entre eux se sont présentés dans la salle.
La rencontre était animée par le directeur du développement urbain à Saint-Bruno-de-Montarville, Jean Larose, ainsi que son directeur adjoint, Denis Laplante. « La Ville tient cette consultation publique pour recueillir les opinions des citoyens. Le Boisé enchanté est un projet qui se réalisera si le conseil municipal l’adopte », a d’abord annoncé Jean Larose.
Il a ensuite dirigé son discours vers le manque de places en garderie. « Il y a 738 enfants de Saint-Bruno-de-Montarville qui sont inscrits sur la liste d’attente du BILA, le Bureau d’inscription sur une liste d’attente centralisée. Clairement, il y a une pénurie. Mais le ministère de la Famille vient de nous accorder 80 places à 7 $. »
Il a ensuite abordé la pénurie de terrains pour un projet de garderie. Un problème qui se réglerait par une révision du projet de la phase II des Condos du Sumac, sur un terrain de Construction Bel-Art. Une révision qui ferait passer le projet de 6 condos, 40 logements et 80 cases de stationnement à 4 condos, 28 logements et 56 cases de stationnement. « Cette révision permettrait de rendre disponible la superficie du terrain nécessaire pour la garderie », d’expliquer Denis Laplante.
Une rue étroite
Lors de la période de questions et commentaires accordée aux citoyens, trois personnes, madame Lapointe, monsieur Bélanger et madame Brodeur, tous des résidants de la rue du Sumac, se sont opposés au projet, prétextant que la rue du Sumac, sur laquelle le projet de garderie serait bâti, est très étroite. « J’aimerais savoir comment la Ville compte réaménager la rue. C’est une rue très étroite, sans trottoir. Avec cette circulation, matin et soir, je veux savoir si la rue sera réaménagée de façon sécuritaire et agréable ». De son côté, M. Bélanger déplore qu’il puise y avoir un « trafic important sur une rue tranquille ». Il calcule les 80 voitures des parents de la garderie et y ajoute les 56 voitures des condos. « Ça donne 136 voitures sur la rue du Sumac; ça commence à faire du trafic! » Enfin, madame Brodeur, en plus de s’inquiéter des « risques importants d’accrochages », se questionne sur l’impact qu’aura l’arrivée d’une garderie dans le secteur sur l’évaluation des maisons. « À l’achat de nos maisons, il n’était pas question d’avoir une garderie! Sur la rue du Sumac, il n’y a que des gens dans la cinquantaine. Maintenant on va nous obliger au bruit à cause des enfants; ce n’est pas une bonne idée! Personne sur du Sumac n’a besoin d’une garderie. Les enfants, ils sont tous à l’arrière, sur la rue de la Fougère. Même eux n’ont pas d’intérêt pour une garderie à 7 $! »
Ce qui a soulevé certains commentaires dans la foule. Plusieurs personnes se sont alors levées à tour de rôle afin d’appuyer le projet et de déclarer à quel point l’idée d’avoir une garderie dans le secteur sud 116 était une « excellente nouvelle pour les jeunes familles ». Un homme a souligné que c’était une « richesse incroyable d’avoir une garderie à distance de marche ». Quant à lui, monsieur Wiseman, sur De Boucherville, a notamment répliqué à madame Brodeur : « Pour le bruit, on repassera. Il y a quand même un train qui passe là! »
La garderie serait située à 50 mètres du chemin de fer en question, qui longe la route 116. Les normes d’aménagement ferroviaires recommandent une bande tampon de 30 mètres.
Jean Larose et Denis Laplante ont pris tous les commentaires et questions des gens afin de dresser un rapport qui sera remis au conseil municipal afin qu’il puisse, éventuellement, prendre une décision sur le projet du Boisé enchanté.
À la sortie de la salle, le journal a questionné la propriétaire du Boisé enchanté, Annie Massé : « La rencontre s’est bien déroulée. Je m’attendais à de l’opposition, surtout par les gens qui demeurent en face du terrain, sur du Sumac. Pourtant, une garderie, ça vient enrichir un milieu de vie. Je ne suis pas inquiète que le conseil municipal va prendre la bonne décision. »